Ce que PNL a le droit, et l’interdiction, de faire
HIP HOP Le duo rap des Tarterêts a une communauté de fans qui donnent leur avis sur tous les aspects de la vie du groupe…
Si vous n’avez jamais entendu parler de PNL (mais vous avez tout de même cliqué sur cet article ? Comme ça, par curiosité ? Bref…), on resitue. Le duo rap de Corbeil-Essonnes, plus spécifiquement de la cité des Tarterêts, composé de deux ex-rappeurs solo, N.O.S et Ademo, a déjà sorti deux albums autoproduits en 2015. Leur rap mélancolique cartonne aussi sur YouTube au travers de clips à l’esthétique sobre. Comme dans ses paroles, PNL n’y quitte presque jamais ses tours, à part notamment un passage en Italie pour Le monde ou rien tourné dans la plus dangereuse cité d’Europe, la Scampia, où se déroule la série « Gomorra ». PNL est attaché à son décor quasi immuable de tours de cité où le temps s’écoule lentement entre histoires de deals et faibles amours déçus.
Sans rien réinventer du genre et en « empruntant » sa musique (les instrus de PNL semblent chipées sur Internet sur des sites de musiques plus ou moins libres droits d’auteur) à la scène cloud rap, le groupe suscite un large engouement. Le duo s’applique un certain nombre de règles de bonne conduite pour conserver sa crédibilité. Si bien qu’aujourd’hui, PNL peut sembler prisonnier de ses fans, gardiens du temple, qui s’écharpent sur les réseaux sociaux du groupe. 20 Minutes fait le point de ce que PNL a le droit de faire, ou pas.
Changer de coiffure ? Mouais…
Il n’y a pas vraiment de débat sur le look des deux rappeurs chez les fans de PNL. Cependant, les cheveux mi-longs gominés d’Ademo ont désormais influencé suffisamment de gamins pour qu’un retour en arrière choque les fans. Avec Nekfeu et Lacrim, entre autres, il y a chez les rappeurs une tendance à la tignasse qui couvre la nuque. Pour autant, un passage sous la tondeuse ne devrait pas provoquer de scènes d’hystérie. On n’est pas chez les Beliebers.
Donner une interview ? Pas le droit.
PNL a construit son histoire sans donner aucune interview dans les médias. Absolument aucune. On peut appeler ça du marketing de la rareté. PNL excite l’imaginaire de ses fans justement parce qu’ils ne disent rien. Après avoir snobé Skyrock, qui lui consacrait tout de même une semaine de son émission phare, Planète Rap, PNL ne semble pas décidé à changer de méthode. Tant mieux, ses fans adorent vilipender les médias.
Se clasher à la Caroline et Safia ? Pas le droit.
L’histoire du rock est jalonnée de séparations de groupes, parfois violentes. Celles-ci n’ont jamais entravé la créativité des frères ennemis par la suite. Si PNL faisait long feu, rien n’interdit de penser que N.O.S et Ademo puissent continuer en solo. Pour autant, les fans apprécient chez PNL la solidarité affichée entre le duo et sa « famille » élargie. Si séparation il devait y avoir, une embrouille serait mal vécue.
Aller en festival ? Pas trop le droit, pour l’instant.
PNL est rare, très rare en concert. Après avoir annulé sa venue au Printemps de Bourges, impossible de savoir si le groupe sera bien sur la scène de We Love Green, le 4 Juin. Accusés de « jouer le jeu des bobos » par certains fans en acceptant le festival parisien, PNL est également annoncé à Liège pour Les ardentes le 7 juillet et au Montreux Jazz Festival le 9 juillet. Les mauvaises langues mettent l’annulation de leur venue à Bourges sur le compte de l’impréparation à la scène. D’autres pensent que le duo répond ainsi à la pression des fans qui préfèrent garder une forme d’exclusivité.
Signer dans un label ? Pourquoi pas, mais pourquoi ?
PNL a distribué avec succès ses deux albums de 2015 et, aux dernières nouvelles, devrait en faire de même avec celui prévu pour 2016. Fonctionnant en circuit court, le duo a fait le plus dur en asseyant sa notoriété. On ne sent aucune animosité chez les fans du groupe quand la possibilité d’une signature en label est évoquée. Mais on a du mal à voir ce qu’une maison de disques apporterait à PNL dont la gestion logistique est assez légère.
Faire un featuring avec Stromae ? Pas le droit.
Un cliché montrant le duo encadrer le musicien belgecircule depuis quelques jours. La rumeur d’une collaboration a été plutôt mal accueillie, même s’il y a de nombreux points communs entre les musiques de PNL et Stromae. A priori, la photo a été prise lors du passage de PNL à Bruxelles pour un concert, rien de plus à l’horizon. PNL ne fait pas featurings pour l’instant.
Arrêter la bicrave ? Ils ont le droit, peut-être même le devoir.
La plupart des chansons de PNL évoquent le quotidien des vendeurs de drogue dans les escaliers des tours de cités parisiennes. Mais depuis plusieurs morceaux, PNL annonce dans ses paroles que tout ça, c’est fini pour eux, réussite aidant. La crédibilité du duo n’est pas entamée pour autant. Certains fans espèrent même à haute voix que le duo rentre dans le rang pour des raisons religieuses.