«Sam»: L'«attachiante» Mathilde Seigner est-elle plus attachante que chiante?
TELEVISION Alors que les premiers épisodes de « Sam », dont elle tient le rôle-titre, sont diffusés ce lundi sur TF1, « 20 Minutes » s’est penché sur les bons et mauvais côtés de Mathilde Seigner…
« Je pense qu’elle est attachante, ou plutôt… attachiante. » Ainsi Mathilde Seigner parle-t-elle de Sam, la prof anticonformiste qu’elle incarne dans la nouvelle série de TF1 du même nom qui débute ce lundi soir (20 h 55). Le néologisme, contraction de « attachante » et « chiante », colle aussi parfaitement à la comédienne. Ce qu’elle ne renie pas : « Je suis très attachiante », assumait-elle devant Psychologies Magazine en 2007. 20 Minutes s’est amusé à jauger les deux aspects de ce caractère bien trempé.
- Des rôles marquants
Mathilde est apparue pour la première fois sur grand écran au milieu des années 1990. Lauréate des prix Michel-Simon et Romy-Schneider avant de changer de millénaire, elle a trouvé son rôle le plus marquant en 2001, dans Une hirondelle a fait le printemps, avec Michel Serrault. Elle a construit sa carrière aussi bien du côté du cinéma d’auteur (Nettoyage à sec, Harry, un ami qui vous veut du bien, Le Passager de l’été…), que dans des comédies grand public (Vénus Beauté Institut, Belle Maman, Mariages !, Camping…). Elle n’a certes pas tourné que dans des chefs-d’œuvre, mais qu’elle n’ait aucun césar sur sa cheminée est injuste.
50 % attachante/50 % chiante : On se dit que cela fait longtemps que Mathilde Seigner n’a pas trouvé un rôle à sa hauteur au cinéma, et sa filmographie récente a de quoi nous laisser sur notre faim. Ce n’est pas sa future apparition dans Boule et Bill 2, comédie qu’elle « ne voulait pas faire », qui va arranger les choses.
- Une grande gueule
« Peut-être que le public va être déçu, parce qu’il attend ça de moi, mais j’arrête de balancer. Ça m’a trop desservie », prévient Mathilde Seigner, interviewée par Télé Star. L’actrice n’a effectivement pas sa langue dans sa poche.
« Les Américains, j’ai pas envie d’aller faire la pétasse dans leurs films. James Bond, c’est un jeu vidéo pour décérébrés », balançait-elle au début de sa carrière. « Je regrette d’être allée au Grand Journal de Canal +, tu as dix secondes pour parler et c’est entrecoupé de sketchs pas drôles », taclait-elle en 2009. Rebelote en 2014 au sujet d’On n’est pas couché : « Je n’irai plus parce que les chroniqueurs sont là juste pour vous débiner. Avoir en face de moi des gens qui critiquent, alors qu’ils n’ont rien fait, ça ne m’intéresse pas. » Bref, au fil des ans, elle ne s’est pas fait que des amis.
70 % attachante/30 % chiante : Alors qu’en période de promo les interviews d’artistes sont une enfilade de platitudes, le franc-parler est toujours rafraîchissant. Mais le risque, c’est de finir par passer pour une aigrie de la vie.
- Un côté nature
« Je suis une actrice agricole, de terrain », assure Mathilde Seigner. Comprenez par là qu’elle est du genre sans chichis ni maquillage : « Je m’en fiche d’être moche. (…) J’aime bien au cinéma qu’on voit les cernes, la fatigue : c’est beau, c’est la vie. » Mais son côté brut de décoffrage lui joue parfois des tours, comme lors de la cérémonie des Césars 2012 où, après avoir remis un trophée à Michel Blanc, elle a fait une Kanye West en reprenant le micro pour dire que JoeyStarr méritait davantage la récompense. Malaise.
Face au tollé, elle a mis sa « connerie » sur le dos de l’alcool. Avant de déplorer : « C’est peut-être parce qu’on est trop populaire qu’on en prend autant dans la gueule, qu’on n’est pas chic, qu’on n’a pas la carte. »
60 % attachante/40 % chiante : Oui au Salon de l’agriculture, non aux vacheries.
- Une indécrottable nostalgique
Mathilde Seigner est une adepte du « c’était mieux avant ». Défrisée par notre « époque consensuelle », comme elle l’a confié à Paris Match, elle regrette le temps des débats animés par Michel Polac où l’on argumentait à coups de cendriers dans la gueule. L’actrice est aussi plus Johnny que Kendji, plus Michel Drucker et Laurent Boyer que Cyril Hanouna et Laurent Ruquier.
Mais son tropisme pour le temps d’avant se manifeste aussi dans son aversion pour Internet qu’elle qualifie de « drame de l’humanité ». Et quand elle dit ça, elle est premier degré. La preuve avec cette déclaration de 2015 : « J’ai appris, il n’y a pas tellement longtemps, que Facebook n’était pas un site de cul. Je jure que c’est vrai ! Il y a peut-être six, sept ans, je croyais que ça s’écrivait "fesse". »
10 % attachante/90 % chiante : Qu’elle soit restée bloquée en 1979 a quelque chose d’attendrissant, mais cela nous manque de ne pas pouvoir « liker » ses statuts, retweeter ses gifs ou consulter ses stories Snapchat.
- Des goûts populaires
Mathilde Seigner n’a jamais caché son aversion pour tout ce qui pourrait passer pour du snobisme. Dont acte. Ses choix télé, par exemple, ressemblent à tout ce que pourrait déconseiller Télérama. Elle affirme ainsi être une fidèle du « 13 Heures » de Jean-Pierre Pernaut : « Je n’en regarderais pas un autre, j’aime le fait qu’il parle des petits artisans et des régions », explique-t-elle à TV Mag avant de se dire fan de Money Drop, Midi en France et L’Amour et dans le pré. Des choix « populaires » – au sens noble du terme – qui consolident son image de madame-Tout-le-Monde et donnent au grand public l’impression d’être proche d’elle.
55 % attachante/45 % chiante : Mathilde Seigner, c’est un peu la voisine lunatique qui vous résume le dernier épisode de Plus belle la vie sur le palier ou la cousine éloignée qu’on aime bien tant qu’elle respecte cet éloignement. Mais on n’a pas forcément envie de se faire une soirée télé avec elle.