Une école de chasseurs de monstre voit le jour en Pologne
Jeux Phénomène littéraire et vidéoludique, The Witcher s'exporte aussi en version jeu de rôle grandeur nature...
Goules, vampires et fantômes succombent à leurs coups d’épée et à leurs potions. A l’occasion d’un jeu de rôle grandeur nature, des Polonais sont devenus des apprentis sorceleurs, à la manière de Geralt de Riv, le héros de la série de jeux vidéo et de roman The Witcher. Bienvenu à la witcher school, l’école des sorceleurs.
« Ce n’est pas exagéré de dire que j’ai vécu les trois meilleurs jours de ma vie. C’était absolument fantastique ! », s’exclame Anna Kopka, 45 ans. Fan des livres et de l’univers de l’auteur polonais Andrzej Sapkowski, elle n’a pas hésité à participer lorsqu’elle a vu l’annonce du premier Live action role play (LARP) The Witcher qui s’est tenu en avril 2015. Epées en métal, costumes et monstres à pourfendre, « vous ne jouiez pas, vous étiez vraiment dans l’univers du Witcher », s’enthousiasme-t-elle.
Un rendu authentique
Et pour cause, l’équipe organisatrice de l’agence 5 Żywiołów n’a pas lésiné sur les moyens pour obtenir un rendu hautement authentique, à commencer par la location du château de Mozsna dans le sud de la Pologne. En plus de cela, l’équipe de six organisateurs a fait appel à 35 acteurs pour incarner les personnages non joueurs, et fournissait à chaque LARPeur tout un équipement constitué de costumes et d’armes. Le jeu s’accompagnait aussi d’effets spéciaux plus vrais que nature. « Si vous frappez un monstre avec une épée, vous le frappez vraiment. Si vous voulez lancer un sort avec Igni [la magie de pyromancie, ndlr.], il y a une explosion », commente l’un des designers, Bartek Ziolo.
Aux dires des joueurs, le résultat est époustouflant. Andrzej Tucholski, bloggeur polonais de 25 ans, s’est rendu à la première session de la Witcher school avec un ami. Très vite, il était séduit : « Je crois que ce que j’ai préféré c’était l’immersion totale. Au bout d’une dizaine de minutes, tout le monde a pris possession de son personnage. J’ai complètement oublié la réalité de ma vie pendant plusieurs heures d’affilée. C’était vraiment quelque chose », se souvient-il. Le jeune bloggeur rapporte aussi les impressions de son ami, LARPeur de longue date, qui n’a « jamais participé à un LARP nécessitant aussi peu d’imagination ».
La witcher school permet aux joueurs de suivre des cours pour devenir sorceleur, mais les trois jours de jeu de rôle suivent aussi un scénario bien établi. - Piotr Muller
Des compétences utiles
Au programme pendant trois jours, des cours de combat à l’épée, de l’archerie, de l’alchimie, des cours de survie dans la nature… « Nous voulions enseigner des compétences utiles, donc nos professeurs étaient des professionnels et non des acteurs », explique Bartek Ziolo. D’ailleurs, Anna Kopka a tellement aimé se battre à l’épée, qu’elle a acheté sa propre lame pour continuer à s’entraîner avec un groupe de LARPeurs rencontré sur Internet.
Comme l’aspect technique ne fait pas tout, les organisateurs ont aussi soigné le scénario. « A un moment, on a rencontré des witchers transformés en monstres dans la forêt. On pouvait les laisser partir, mais ils risquaient d’attaquer d’autres gens, ou on pouvait les tuer, mais on tuait alors des adeptes witchers. Aucun choix n’était bon. Et si les organisateurs arrivent à créer ce genre de situation, c’est forcément un énorme succès », raconte Michal Lewandowski, 29 ans, qui a également participé à la première édition en avril dernier.
Convaincus par leur expérience, Anna, Andrzej et Michal comptent tous renouveler l’expérience de l’école de «sorceleurs». Les fans français ont donc intérêt à se dépêcher, il reste encore quelques places pour l’édition internationale du 17 au 20 mars prochain.