Attentats à Paris: Le film «Made in France» ne sortira finalement pas au cinéma

CINÉMA Le polar de Nicolas Boukhrief qui évoque le djihadisme devra se contenter d’une diffusion sur les plateformes de vidéo à la demande, dès le 29 janvier…

Fabien Randanne
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Nassim Si Ahmed dans «Made in France».
Nassim Si Ahmed dans «Made in France». — Pretty Pictures

Made in France est-il un film maudit ? Sa sortie en salle, prévue le 18 novembre, avait été repoussée en raison des attentats survenus à Paris le 13 novembre. Et pour cause : il raconte l’histoire d’un journaliste qui infiltre les milieux intégristes de la banlieue parisienne et suit des jeunes censés constituer une cellule djihadiste pour répandre le sang dans la capitale.

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Début décembre, une nouvelle date de sortie au cinéma a été annoncée : Made in France devait être à l’affiche le 20 janvier. Mais face à un sujet aussi sensible, le distributeur Pretty Pictures (qui n’a pas manqué de prendre de multiples précautions - dont plusieurs changements d’affiche ou la précision « Ce film a été tourné avant les attentats de janvier 2015 » en ouverture de la bande-annonce) est revenu sur sa décision.

MADE IN FRANCE, de Boukhrief sortira le 29/01 exclusivement en e-cinéma sur ttes les plateformes VOD, avec @TF1VIDEO pic.twitter.com/xU9pL1grJZ
— Pretty Pictures (@PrettyPictures3) January 5, 2016

>> La bande-annonce de « Made in France » :



Pretty Pictures a fait savoir ce mardi que le film de Nicolas Boukhrief ne passera pas par les salles obscures et sera uniquement disponible sur les plateformes de vidéo à la demande le 29 janvier. Cette exploitation en e-cinéma avait déjà été annoncée.

« Quelques cinémas indépendants ont manifesté le désir de le défendre »

« Initialement prévu sur une centaine de copies, le film ne pouvait plus être exposé comme il aurait dû l’être. Il nous a semblé préférable de proposer le film à chaque foyer dans toute la France, dès maintenant », avance James Velaise, le président de Pretty Pictures à 20 Minutes.

Il ajoute que « quelques cinémas indépendants ont manifesté le désir de le défendre, mais pas en nombre suffisant pour couvrir toutes les grandes agglomérations. » Autrement dit, la frilosité des exploitants de salles à l’idée de programmer Made in France sur leurs écrans n’est sans doute pas étrangère à cette décision.

« C’est un film produit pour le cinéma dont le terrain naturel était d’abord la salle », concède James Velaise, qui tente de rester philosophe et de voir le verre à moitié plein : « Les circonstances exceptionnelles font qu’il a fallu s’adapter : le public impatient de découvrir le film pourra le faire depuis le confort de sa maison. C’est une vraie chance pour chacun que le e-cinema permette aujourd’hui de pouvoir toucher un très large public en même temps. Souvent, les villes petites et moyennes, sans parler de la campagne, doivent attendre très longtemps après la sortie dans les grandes villes pour pouvoir voir un film, même un film très attendu. » Et c’est peu dire que Made in France se sera fait attendre…