«Cats»: Comment les chats de la comédie musicale miaulent-ils dans la langue de Molière?
COMEDIE MUSICALE Les traducteurs du livret ont raconté à «20 Minutes» comment ils ont adapté la comédie musicale culte qui se joue pendant trois mois au théâtre Mogador à Paris...
La comédie musicale Cats est enfin visible à Paris. Pendant 90 représentations exceptionnelles, plus de trente matous superbement costumés et maquillés vont chanter et danser sur la scène du Théâtre Mogador. Ce succès international, galerie de portraits de chats signée Andrew Lloyd Webber s’inspirant de poèmes de T.S. Eliot (1888-1965), prend vie en français grâce à un duo d’adaptateurs talentueux. Nicolas Nebot et Ludovic-Alexandre Vidal ont expliqué à 20 Minutes comment ils ont fait miauler les félins dans la langue de Molière pour un spectacle superbe offrant, en première mondiale, une chanson inédite…
Etre choisis par l’équipe créative
Le duo déjà responsable de la traduction de Mamma Mia ! de Sister Act et du Bal des vampires a participé à un appel d’offres « à l’aveugle ». Leurs noms ont été remplacés par des numéros assurant l’impartialité d’Andrew Lloyd Webber et son équipe.
« Nous avons dû adapter la chanson culte Memory, un vrai défi, se souvient Nicolas Debot. Nous avons commencé par faire un contresens en imaginant qu’elle était très triste alors qu’en fait, cette mélodie est porteuse d’espoir et de rédemption ».
A lire aussi : Le compositeur Andrew Lloyd Webber explique le succès de « Cats »
Collaborer avec l’équipe créative
Il fallait, bien évidemment, que les paroles françaises se collent à la musique mais aussi aux chorégraphies. Les textes français étaient retraduits en anglais et envoyés à Andrew Lloyd Webber, au metteur en scène et la chorégraphe pour qu’ils puissent les valider.
« Cela demandait des ajustements constants raconte Ludovic-Alexandre Vidal comme de leur faire comprendre qu’un personnage nommé Asparagus (Asperge en anglais) puisse être appelé Endive en français pour pouvoir être surnommé Yves. »
S’amuser en travaillant
Du matou rappeur au magicien voltigeur en passant par l’émouvante Grizabella ou le vieux Deutéronome, chaque matou a sa personnalité qu’il fallait retranscrire, un vrai travail d’orfèvres qui a pris trois mois aux adaptateurs.
« Il était vraiment amusant de jouer sur les différents registres de langages des matous. Même si cela a demandé un gros travail, il y a peu de choses aussi gratifiantes que d’entendre le public réagir à nos textes et de le sentir partager nos émotions », avoue Vidal.
>> A lire aussi : rencontre avec Prisca Demarez, la star de « Cats »