Muse n’est pas fan des plateformes de musique en streaming
MUSIQUE Interrogé lundi par « 20 Minutes », le chanteur Matthew Bellamy estime qu’à cause de Spotify, Deezer ou Apple Music, « l’album n’est plus le format évident qu’il était », à son grand regret…
Pendant qu’Apple officialisait le lancement prochain de son offre de musique en streaming lundi soir, 20 Minutes s’entretenait avec les membres du groupe de rock Muse, de passage à Paris pour la sortie du nouvel opus Drones. L’occasion de leur demander leur avis sur ce mode de consommation de la musique en plein essor.
« Il faut donner aux gens une raison d’écouter un album en entier »
« Je pense que le streaming est une bonne chose pour démocratiser l’accès à la musique », estime Matthew Bellamy, le chanteur de la formation britannique, en s’empressant toutefois d’ajouter un gros bémol. Alors que Muse est présent sur toutes les plateformes numériques comme Spotify et Deezer, il déplore : « L’album n’est plus du tout le format évident qu’il était. Les gens veulent pouvoir piocher des chansons spécifiques. On est entré dans une ère de singles. » Chris Wolstenholme, le bassiste de Muse, est du même avis : « L’importance de l’album en tant qu’entité à disparue », renchérit-il en glissant que ces sites proposent tellement de morceaux qu’on ne sait plus « quoi écouter ».
Matthew Bellamy insiste : « Les gens deviennent plus paresseux par rapport aux albums. » Un vrai problème pour lui. D’autant plus que Drones, leur septième album, se présente comme un opéra rock. Ses douze titres, écoutés dans l’ordre, racontent une histoire. Celle d’un personnage traumatisé et endoctriné, contraint à tuer, qui finit par se révolter et se libérer. Chris Wolstenholme confie que Drones a été imaginé ainsi, car aujourd’hui « il faut donner aux gens une raison d’écouter un album en entier ». Pas question de se contenter de proposer « une collection de chansons ». Il conclut : « J’ai envie que les gens écoutent notre album comme on l’a conçu. »