VIDEO. Enjoyphoenix pour les nuls
MAIS POURQUOI Elle est accueillie par les ados comme une rockstar, son livre est en tête des ventes. Et vous n’avez toujours pas compris qui est cette EnjoyPhoenix. Rattrapage…
« On peut la voir en vrai ! », « On peut la toucher ! ». Les adolescentes interviewées le 3 juin par 20 Minutes Lille n’en revenaient pas d’avoir pu approcher de si près leur idole, EnjoyPhoenix. Vous, vous n’en revenez pas d’être aussi loin de comprendre qui est cette Enjoyphoenix. Une chanteuse sans doute ? A moins que ce soit une nouvelle starlette de télé comme Nabilla ? Session de rattrapage.
Vidéo: Jonathan Duron
Enjoy Phoenix ?
« Enjoy, c’est ma devise depuis toujours et Phoenix, c’est un oiseau qui renaît de ses cendres, et qui me ressemble », expliquait à l'été 2014 Enjoyphoenix sur le plateau du Grand 8. Vous n’êtes pas très avancés. C’est le pseudo que s’est choisi Marie Lopez quand elle avait 15 ans.
Un pseudo, pour quoi faire ?
Au départ, pour parler boucles. A 15 ans, en mars 2011, Marie Lopez suit depuis quelques mois des tutos beauté sur YouTube, et se dit qu’elle tenterait bien le coup à son tour. A Lyon, dans sa chambre d’ado, elle se place face au caméscope de sa mère et lance : « Une question qui revient souvent, c’est comment faire des boucles avec un lisseur ? ». Avec ce sacré pavé dans la mare, voilà son premier tuto lancé.
Et en parlant de boucles avec un lisseur on devient une rockstar ?
Les premiers mois, les abonnés d’EnjoyPhoenix se comptent en milliers. Des boucles avec un lisseur, Marie passe au chignon, au maquillage d’Effy dans la série Skins, en se tenant au rythme d’une vidéo par semaine. Au fur et à mesure, elle se confie, et raconte l’année de harcèlement qu’elle a subi au lycée. « Des brimades, des insultes (…) On m’appelait la nuit, on venait sonner chez moi », se souvient-elle dans Sept à Huit.
Marie parle boutons d’acné, cheveux gras ou parents divorcés, sans lâcher les conseils beauté pour autant. C’est en tout cas ce cocktail confidences/conseils qui crée sa complicité avec ses abonnées ados, dont certaines viennent lui dire aujourd’hui qu’elle les a « sauvées » à l’âge ingrat. « On ne la remerciera jamais assez », dit l’une de ses fans pendant une dédicace filmée par Le Supplément. Pour ne pas perdre foi en nos chères ados, mieux vaut donc savoir que ce n’est pas seulement pour sa résolution du dramatique problème des boucles et du lisseur qu’EnjoyPhoenix est adulée.
Aujourd’hui, sa chaîne YouTube ressemble à quoi ?
A une chaîne tout aussi rose bonbon, tout aussi vitrine publicitaire poussant à consommer et reconsommer, mais plus « pro ». Et forte de 1,3 million abonné(e)s, ce qui la fait entrer dans le club fermé des 30 Youtubeurs français au-delà du million d’abonnés.
A 20 ans, elle a installé un petit studio dans son appartement. Elle peut obtenir jusqu’à 2,4 millions de vues en parlant chignon, et détaille jusqu'à son MacDo avec son copain (Youtubeur aussi, spécialisé dans les jeux vidéos: Wartek). Elle se filme au réveil sans maquillage, et se raconte sur YouTube, sur Instagram (un million d’abonnés) et sur Twitter (413.000), selon cette fameuse logique : « Ma vie privée n’est déjà plus privée, donc je ne vais pas me priver ».
Et cette histoire de livre ?
Enjoymarie est paru le 15 mai aux éditions Anne Carrière. Face au succès, le premier tirage de 100.000 exemplaires a aussitôt été suivi d'une réimpression de 80.000 exemplaires. Marie Lopez y raconte « moins d’Enjoyphoenix, plus de Marie », dit l’éditeur, et continue à livrer ses conseils pour « être bien dans sa peau » au pire des âges. C’est donc sa tournée de signatures qui crée actuellement les scènes d’hystérie collective. En mars 2014, sa première tournée dans 15 villes de France et de Belgique avait été un avant-goût.
Chaque YouTubeuse va donc nous sortir son livre ?
On voit que vous vous tenez au courant. Zoella, une blogueuse beauté britannique aux 8 millions d’abonnés a écoulé 350.000 exemplaires de son roman Girl Online, sorti en novembre, et paru en France.
Un tel succès, ça rapporte combien ?
Beaucoup. Sur le plateau du Supplément, à Maïtena Biraben qui cite la somme de 300.000 euros par an, elle répond « Je ne confirme pas, mais ça n’en est pas très loin. » La publicité montrée au début de ses vidéos lui rapporte gros, et elle balaie le 2 juin la polémique:
L'important ce n'est pas ce que les youtubeurs gagnent, c'est ce que les abonnés de dépensent pas. À bon entendeur.
— Marie ♡ (@enjoyphoenix) 2 Juin 2015
« C’est l’investissement de toute une vie. Je n’ai pas vraiment de vie de famille. Et pas d’amis quasiment », dit-elle au Supplément en acceptant volontiers le qualificatif de « businesswoman ». Avec ce moment étrange en plateau face à Pierre Gattaz qui l'invite à l'université d'été du Medef...
A-t-elle un minimum d’indépendance ?
Sa chaîne YouTube vous donne l’impression d'une pub géante? Enjoyphoenix s'en défend et assure que si «un produit ne [lui] plaît pas, [elle] ne le montre pas ou le dit»...