VIDEO. Jean-Luc Mélenchon révolté par «Assassin’s Creed: Unity»

JEU VIDEO L'eurodéputé reprend les propos du secrétaire national du Parti du gauche, au sujet d'une bande-annonce du jeu vidéo. Ubisoft répond qu'il s'agit d'un «divertissement grand public, pas une leçon d'histoire»...

Joel Metreau
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Jean-Luc Mélenchon, le 2 novembre 2014, à Paris.
Jean-Luc Mélenchon, le 2 novembre 2014, à Paris. — NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Il ne va pas se faire des amis chez les gamers. Sur France Info ce matin, Jean-Luc Mélenchon a accusé le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity, sorti jeudi, d’être «de la propagande contre le peuple. Le peuple, c'est des barbares, des sauvages sanguinaires».

Après l'Italie de la Renaissance et le Proche-Orient médiéval, le dernier opus d'Assassin's Creed emmène ses joueurs au coeur de la Révolution française. Le joueur y incarne Arno, un jeune noble enrôlé par les Assassins dans leur lutte contre les Templiers. De la pure fiction, même si on y croise de nombreux personnages historiques comme Sade, Le Peletier ou Robespierre... 

Et pour l'eurodéputé, ex-président du Front de Gauche, «celui qui est notre libérateur à un moment de la Révolution, Robespierre, est présenté comme un monstre». Et d’enfoncer le clou en parlant du blockbuster du groupe français Ubisoft comme «une relecture de l'histoire en faveur des perdants et pour discréditer la République une et indivisible».

 

 

Un billet d'Alexis Corbière 

L'homme politique ne dit pas s’il y a joué. Mais ses propos reprennent ceux d'Alexis Corbière, secrétaire national du Parti du gauche, qui a publié sur son blog jeudi un billet intitulé: «Les créateurs d’Assassin’s Creed Unity véhiculent une propagande réactionnaire sur la Révolution française». S’il indique n’avoir «aucun mépris pour les jeux vidéos» (sic), il se déclare conscient du fait que le jeu vidéo peut être «le vecteur pour transmettre des idées et des valeurs culturelles». Et d’enfoncer Assassin’s Creed Unity.

Il condamne «une bande-annonce»

Alexis Corbière n’a pas joué au jeu. Mais il «déplore et condamne fermement la bande-annonce accompagnant le jeu Assassin’s Creed Unity». Il s’agit de celle-ci:



Pour lui, selon cette bande-annonce, «la Révolution française fut finalement une monstruosité, un bain de sang incompréhensible, conduite par des brutes, qu’il aurait fallu éviter». Aussi, «on n’est donc plus dans le jeu (et ses simplifications d’usages) mais clairement dans une propagande»… Il demande qu’«un débat public s’engage sur la transmission de l’histoire notamment vers la jeunesse», tout en omettant le fait que le jeu est déconseillé aux mineurs, puisqu’il est classé «Pegi 18», c'est-à-dire destiné aux adultes de plus de 18 ans, en raison de son degré de violence. 

La réponse d'Ubisoft:  «Un divertissement grand public, pas une leçon d'histoire»

Contacté par 20 Minutes ce vendredi au sujet de ces accusations, Ubisoft répond: «On accepte toutes les remarques de fan d'où qu'elles viennent. Unity est un divertissement grand public. On pense que les joueurs savent faire la part des choses pour profiter pleinement de cette fiction historique. C'est un jeu grand public, pas une leçon d'histoire.» Interrogé par 20 Minutes avant la sortie du jeu d'action et d'infiltration, son producteur Antoine Vimal du Monteil expliquait qu'Assassin's Creed Unity n'avait pas pour but de raconter l'histoire de cette période: «Ce n’est pas un jeu sur la Révolution française, mais elle sert de toile de fond. Le fond, c’est un dilemme cornélien. Le héros Arno est amoureux d’Elise, une Templière. Il est tiraillé entre l’amour et son devoir d’assassin.»