Le vigneron pilleur de sites archéologiques a été condamné à 197.235 euros d’amende

ARCHEOLOGIE Son épouse écope d’une amende de 3.500 euros pour complicité…

Benjamin Chapon
Chantier de fouilles archéologiques de INRAP sous le bâtiment de la Préfecture de police de Paris, le 3 juin 2013.
Chantier de fouilles archéologiques de INRAP sous le bâtiment de la Préfecture de police de Paris, le 3 juin 2013. — A. GELEBART / 20 Minutes

Le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) a condamné ce vendredi à une amende douanière de 197.235 euros et six mois d’emprisonnement avec sursis un vigneron, poursuivi pour avoir dérobé des centaines d’objets anciens sur des sites archéologiques.

L’homme, âgé de 60 ans, a été reconnu coupable d’exécution de fouilles sans autorisation, de vente du produit de ces fouilles et de détention d’objets archéologiques. Pour complicité, son épouse a été condamnée à une amende pénale de 3.500 euros.

Interpellé par hasard

Entre 2009 et 2012, ce viticulteur, producteur de Champagne dans la Marne, avait effectué des dizaines de fouilles dans la Marne, l’Aube et la Seine-et-Marne.

Il avait été interpellé le 5 février 2012 en Seine-et-Marne lors d’un banal contrôle routier par les douaniers qui avaient retrouvé à bord de son véhicule 112 pièces de monnaie d’époque gallo-romaine et ouvert une enquête.

Des fouilles illégales et destructrices

Accusé d’avoir ciblé en connaissance de cause les meilleurs sites de la région, en effectuant notamment un repérage en avion, le prévenu avait tenté, lors de l’audience le 29 juillet, de minimiser la portée de ses recherches, toujours réalisées «avec l’accord des propriétaires» des terrains concernés, mais sans le feu vert de l’État.

L’Etat ne l’entendait pas ainsi et les douanes lui ont réclamé à l’audience une lourde amende de 200.000 euros, basée sur l’estimation des biens retrouvés chez lui.

Le parquet avait quant à lui requis quatre mois de prison avec sursis à son encontre.

Le tribunal a ordonné vendredi la confiscation de sa collection ainsi que leur dévolution à l’État, en l’occurrence au ministère de la Culture qui devrait prochainement les exposer dans un musée.