VIDEO. Japon: Les fans d’un dessin animé obtiennent le retour d’une horloge «sacrée»

JAPON Le précieux monument fait partie des décors de la série d’animation «La Mélancolie de Haruhi Suzumiya»…

Mathias Cena
L'horloge de Nishinomiya-Kitaguchi, qui apparaît dans le dessin animé «La Mélancolie de Haruhi Suzumiya».
L'horloge de Nishinomiya-Kitaguchi, qui apparaît dans le dessin animé «La Mélancolie de Haruhi Suzumiya». — dr

Pour certains, l’horloge installée devant une gare de Nishinomiya était comme sacrée. Et pour cause: comme un certain nombre de lieux de cette ville située près de Kobe, dans l’Ouest du Japon, elle est apparue dans le dessin animé La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, où elle servait de point de rendez-vous aux personnages principaux.

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— めそうさ@社畜系アニオタ女子☆ (@mesousadayo) March 26, 2014



La décision de la municipalité de retirer l’horloge en 2009, dans le cadre d’un projet de parking à vélo sous-terrain, a donc été très mal vécue. Selon le quotidien Yomiuri Shimbun, la mairie a été inondée d’e-mails de fans de la série réclamant le retour de l’horloge. En 2012, un téléspectateur particulièrement dévoué aurait même localisé la précieuse pendule dans une ferraille voisine. Dénouement heureux pour tous: le mois dernier, la relique a retrouvé sa place devant la gare, cinq ans après sa disparition.

Œuvre loufoque

Pourquoi vouer un tel culte à cette «tour horloge» banale? La réponse est dans la place à part qu’occupe La Mélancolie de Haruhi Suzumiya parmi les dessins animés japonais. A l’origine un «light novel», terme qui désigne au Japon un type de roman destiné aux adolescents ou jeunes adultes, la série a été adaptée en dessin animé en 2006, puis de nouveau en 2009, rencontrant un succès national à la télévision, puis planétaire grâce à internet. Sans citer son nom, La Mélancolie de Haruhi Suzumiya emprunte beaucoup à la ville de Nishinomiya, où a grandi l’auteur de la série, Nagaru Tanigawa.

Cette œuvre loufoque met en scène Kyon, un lycéen placide et cynique, entraîné malgré lui dans les aventures de sa camarade de classe Haruhi Suzumiya, dotée de pouvoirs dont elle n’a pas conscience: son humeur a des effets sur la réalité, et son ennui menace le monde. Au Japon, cette série dont les personnages principaux sont venus d’une autre époque, d’une autre planète ou ont des pouvoirs télépathiques, est considérée comme «otaku», c’est-à-dire réservée aux geeks, avec une forte connotation négative.

Elle n’en a pas moins connu un grand succès: en 2011, plus de 16,5 millions de romans avaient été vendus dans le monde, dont 8 millions au Japon, selon le Mainichi Shimbun. Le dessin animé, dont les épisodes avaient été présentés au public japonais dans le désordre lors de la première diffusion, a conquis des légions de fans qui postent leurs reprises de la chorégraphie du générique sur Youtube ou recensent sur des pages entières les lieux réels qui ont inspiré les décors du dessin animé. Ou les horloges.