Le marché de l’art contemporain dépasse le milliard d’euros pour la première fois

CULTURE De juillet 2012 à fin juin 2013, le produit des ventes d’art contemporain s’est établi à plus d’un milliard d’euros. Un record historique...

A.L avec AFP
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Untitled (Pecho/Oreja) de Jean-Michel Basquiat, lors d'une vente aux enchères de Sotheby's à Londres, le 31 janvier 2013. 
Untitled (Pecho/Oreja) de Jean-Michel Basquiat, lors d'une vente aux enchères de Sotheby's à Londres, le 31 janvier 2013.  — Alastair Grant/AP/SIPA

Jamais le marché de l’art contemporain n’a autant rapporté. De juillet 2012 à fin juin 2013, le produit des ventes d'art contemporain réalisé par des artistes nés après 1945 s'est établi à 1,047 milliard d'euros. Cela représente 140 millions de plus que pour la période correspondante de 2011/2012, soit plus de 15% d’augmentation, a annoncé en exclusivité à l'AFP la société française Artprice, numéro un mondial des données sur le marché de l'art, saluant ce «record historique».

En revanche, tous segments confondus, le marché de l'art dans le monde est en légère perte de vitesse, avec une baisse de 2,4% à 8,092 milliards d'euros en 2012/2013, selon le rapport annuel d'Artprice sur l'art contemporain.

Un important crédit de confiance

«Cette croissance insolente de l'art contemporain est la preuve de la maturité de ce marché qui était jusqu'à récemment le premier à plonger pendant les périodes de crise», déclare à l'AFP Thierry Ehrmann, président-fondateur d'Artprice. «Désormais on lui accorde un important crédit de confiance. Les nouveaux musées qui se créent dans le monde achètent beaucoup d'art contemporain, les investisseurs s'y intéressent», ajoute-t-il.

«Le nombre de collectionneurs à forte capacité financière a considérablement augmenté ces dernières années dans le monde. Pour satisfaire la demande, l'art contemporain est devenu incontournable», considère M. Ehrmann.

Un art moins élitiste

Autre raison de ce succès: l'art contemporain est «le miroir de notre temps». «Il parle davantage au grand public, car il est plus accessible, moins élitiste que l'art moderne», selon M. Ehrmann, qui est lui-même sculpteur.

L'art contemporain ne représente encore que 13% des transactions du marché de l'art mais son importance semble désormais bien installée. Il y a dix ans, les ventes de ce secteur totalisaient seulement 75 millions d'euros avant de grimper jusqu'à 979 millions en 2007/2008. La crise financière les avaient fait chuter sévèrement pendant deux ans. Mais l'art contemporain a regagné le terrain perdu et dépassé le record de 2007/2008.

Une désaffection pour l'art moderne 

L'art «post-war» réunissant les artistes nés entre 1920 et 1945 comme Andy Warhol ou Jackson Pollock est stable à 1,66 milliard d'euros en 2012/2013, a précisé Artprice. L' «art moderne», qui couvre la période 1860-1919, recule de plus de 9% à 3,85 milliards d'euros, mais il représente encore 47% des transactions en valeur. «Il y a une certaine désaffection pour l'art moderne, car il répond moins aux attentes des nouveaux collectionneurs», assure M. Ehrmann. L'art ancien baisse de 7% à 758 millions, le XIXè siècle progresse de 12% à 771 millions.