L’album de Daft Punk ne sera jamais #OLD
Annoncé depuis des mois, le nouvel album de Daft Punk est officiellement sorti lundi. Les vrais fans n’ont pas attendu jusque là pour l’écouter puisque l’album était disponible en écoute gratuite sur iTunes il y a une semaine. Et avant ça, les impatients auront été abreuvés d’infos et de rumeurs innombrables autour du retour des pères de la French Touch. Pour autant, «Random Acces Memories» n’est pas #old.
La preuve par trois contre vérités.
Le trop plein de buzz a tué la sortie? Faux.
Critiqué pour avoir savamment entretenu un buzz forcément factice, le duo s’est défendu en interviews, expliquant qu’ils choisissaient de communiquer peu pour se concentrer sur l’essentiel, la musique. A en croire les chiffres de vente, la masse d’articles concernant Daft Punk depuis plusieurs semaines n’a pas découragé les fans. «Random Access Memories» est en tête des charts dans une cinquantaine de pays, et ce depuis plusieurs semaines, grâce au système des pré-ventes. Finalement, ceux que la communication au compte-goutte (une photo par-ci, un extrait de 15 secondes par là…) a agacé sont les mêmes qui ont hurlé au trop-plein médiatique de la rumeur (fuites prétendues, fête de sortie d’album lors d’une foire agricole dans un bled australien…). En gros, les «haters» ont adoré détester.
Avant la sortie, on savait déjà tout? Faux.
Les médias ont pu écouter l’album il y a un mois et les articles et critiques ont commencé à être publiées il y a deux semaines, comme un contrat, signé par les journalistes avec la maison de disque, l’y autorisait. Du coup, les fans savaient déjà à peu près tout du contenu des chansons. D’autant que les noms des invités de l’album, de Pharell Willimas à Julian Casablancas ou Nile Rodgers, étaient connus depuis longtemps. Néanmoins, l’exercice critique autour de Daft Punk est compliqué et forcément tranché. Difficile d’être neutre sur un album aussi attendu. Du coup, aucune critique, du panégyrique à la descente en flamme, ne décrit réellement le contenu de cet album, détonnant de bout en bout.
Musicalement à la traîne? Faux.
Après avoir inventé le son électro des années 1990 puis 2000 avec leurs albums «Homework» (1997), «Discovery» (2001) et «Human After All» (2005), Daft Punk était forcément très attendu. Prenant plusieurs observateurs à contre-pied, les pionniers du home studio ont enregistré «Random Access Memories» dans de vrais studios à l’ancienne avec de vrais instruments et de vrais chanteurs. Finie l’ère du tout-machine. En renouant avec la musique IRL, Daft Punk assume une esthétique rétro-futuriste qui mêle funk et rhythm’n’blues à ses immémoriaux gimmicks électroniques. Loin d’être passéiste, cette démarche révolutionne le son Daft Punk et, partant, l’électro contemporaine. Eux seuls, par leur aura et leur talent, pouvaient réaliser pareille combinaison. On a déjà entendu chacun des éléments qui constituent «Random Access Memories», mais jamais dans cet agencement et jamais avec l’amplitude que l’aura planétaire de Daft Punk lui confère.