Est-ce l'angoisse pour l'horreur?

CINÉMA es salles ont tremblé pendant Halloween...

caroline Vié
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Sinister a payé pour les incidents lors des séances de Paranormal Activity 4.
Sinister a payé pour les incidents lors des séances de Paranormal Activity 4. — A. GELEBART / 20 MINUTES

Tout a commencé par un communiqué sur Facebook. L'équipe de distribution de Wild Bunch, qui a sorti Sinister mercredi, expliquait aux internautes que plus de 40 salles avaient décidé de déprogrammer ce film d'horreur. La raison? Les troubles venus parasiter quelques projections de Paranormal Activity 4 au moment d'Halloween auraient rendu les exploitants frileux.

Les frissons sont dans la salle

Antoine, 30 ans, a tenté d'assister à une projection de Paranormal Activity 4 le 31 octobre dans une salle de la banlieue parisienne. «Des bandes de gamins entre 10 et 15 ans se sont mis à hurler, puis à dévisser les fauteuils et se sont battus au point qu'il a fallu stopper le film et appeler la police.» Remboursé mais dégoûté, Antoine, comme les amateurs – souvent fort calmes! – de film de genre ne devrait pourtant pas être privé de sa passion et cela même si toutes les salles ne sont pas emballées à l'idée de les programmer.

«Un cinéma qui passe Saw risque d'avoir à gérer un public plus “compliqué” que s'il passe Amour ou un dessin animé, explique Gérard Lemoine (Cinépal, Palaiseau, 91). Certains exploitants, comme moi, se dispensent de diffuser des films qui risquent d'amener une clientèle difficile à gérer.» Il est cependant le premier à tempérer en déclarant que sur 120.000 séances en France par semaine, «seuls quatre ou cinq problèmes» ont été constatés. Ce sont donc bien grâce aux phénomènes se déroulant sur l'écran et pas dans la salle que le public devrait continuer à frissonner.

Tout est bien qui finit bien pour Sinister

Avec près de 45.000 entrées ce mercredi, Sinister se sort bien d'affaire.«Il ne faut pas dramatiser et que ces violences étaient un épiphénomène dû à Halloween», relativise Jean-Philippe Tirel, directeur général de Wild Bunch, qui a vu l'exploitation de son film amputée de trente-huit copies.