« drive », film choc frontal et brutal

caroline Vié
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Ryan Gosling , le héros de « Drive », jouera dans le prochain long métrage de George Clooney.
Ryan Gosling , le héros de « Drive », jouera dans le prochain long métrage de George Clooney. — RICHARD FOREMAN JR SMPSP

   Nicolas Winding Refn n'a pas volé son prix de la mise en scène à Cannes. Drive confirmant le talent du réalisateur de la trilogie Pusher (2006) et de Bronson (2009) avec ce polar métaphysique caché sous des apparences de film d'action. 

 G Un héros charis-mutique
Quand on lui demande ce qu'il fait dans la vie, il répond : « Je conduis. » Il n'a pas de nom et peu de mots. Cascadeur le jour, il participe à des hold-up à ses moments perdus. Il contrôle tout sauf ses sentiments pour une jolie voisine. Il passe de l'apathie totale à la violence extrême avec la vitesse de l'éclair. 

 G Un acteur charismatique
Il s'appelle Ryan Gosling. On l'a vu récemment dans Blue Valentine et Crazy, Stupid, Love ou encore All Good Things. On le reverra bientôt dans Les marches du pouvoir de et avec George Clooney. Sa gueule d'ange cache une intensité profonde. Il est aussi crédible dans le romantisme que dans la violence subite avec un marteau. 

   Des influences bénéfiques
  Influences et références. Elles ont pour nom James Gray, Michael Mann, David Lynch, David Cronenberg ou encore Sam Peckinpah. Nicolas Winding Refn, réalisateur danois cinéphile – il est le fils d'un monteur – a pioché chez les maîtres un style personnel fait d'attentes pesantes et d'éclairs de brutalité, rendus d'autant plus efficaces qu'ils interviennent dans une atmosphère glaciale de tragédie inéluctable.
  Des poursuites hypnotiques
  Le héros fonce pied au plancher dans les rues de Los Angeles transformées en circuit de course géant. Réalistes et virtuoses, les scènes de bagnoles laissent la bouche sèche et le cœur palpitant sur une bande-son planante et anxiogène de Cliff Martinez. 

   Une sensation unique
  Proche du Guerrier silencieux, le film précédent de Nicolas Winding Refn, ce polar met le spectateur en apesanteur dans un conte urbain dont une citée tentaculaire est l'écrin.