Natalie Portman sublime la langue des cygnes dans «Black Swan»
CINEMA L'actrice est favorite aux Oscars pour son rôle de danseuse étoile...
Black Swan est un film somme pour Darren Aronofsky, qui ne s'endort pas sur ses lauriers de réalisateur culte de Requiem for a Dream (2000) et de The Wrestler (2008).
A mi-chemin entre ces deux films, ce conte cruel suit l'évolution d'une danseuse étoile se torturant jusqu'à en perdre la raison pour jouer un double rôle – l'oiseau noir et l'oiseau blanc – dans Le Lac des cygnes de Tchaïkovski. «Ce film est celui de Natalie Portman», précise Vincent Cassel, qui interprète un chorégraphe exigeant qu'il définit lui-même comme «le mâle» de l'histoire
Envoûtant et maléfique
C'est ce séducteur-né qui pousse une ballerine innocente à explorer une sexualité bridée par une mère autoritaire pour trouver en elle le sensuel « cygne noir », personnage envoûtant et maléfique. « Il est impossible de comparer le métier d'acteur et celui de danseur, explique Cassel. Bien qu'il faille parfois souffrir comme l'a fait Natalie pour être crédible dans son personnage, notre rapport à la douleur n'est pas aussi puissant que celui qui habite des artistes qui poussent leurs corps à bout. »
Darren Aronofsky flirte avec le fantastique pour faire partager les angoisses d'une héroïne déchirée entre deux extrêmes. Automutilation, drogue, délire sexuel et crises d'angoisse sont les passages obligés d'un oppressant périple sur le chemin de la gloire. « Comme moi, Natalie n'a pas froid aux yeux, et Darren est un réalisateur très demandant qui aime ses acteurs et veut les sublimer », confie Vincent Cassel.
Cette réflexion sur les sacrifices imposés par la création est éclairée par la présence de la comédienne à l'apogée de son talent. La gamine tueuse du Léon (1993) de Luc Besson est devenue une immense actrice qui « mérite un oscar et qui va l'avoir », déclare Vincent Cassel, bluffé par sa partenaire.