Festival de Gérardmer : Gringe ne se voit pas faire des films mais attend d’être « happé » par ceux qu’il voit

FANTASTIQUE Cinéphile passionné, Gringe est membre du jury présidé par Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius

De notre envoyée spéciale à Gérardmer, Caroline Vié
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Gringe au Festival de Gérardmer 2023
Gringe au Festival de Gérardmer 2023 — Caroline Vié/20 Minutes
  • Gringe, rappeur, acteur et écrivain, est aussi un grand cinéphile.
  • Il fait partie du jury du Festival de Gérardmer et se délecte devant la sélection.
  • Il a commencé à aimer le cinéma de genre dès son plus jeune âge.

Gringe (prononcer « Grainje » ) n’est pas qu’un rappeur, acteur et auteur : c’est aussi un amoureux de cinéma de genre qui fait partie du jury présidé par Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius au Festival de Gérardmer. « J’attends d’être happé par les films », explique le quadragénaire à 20 Minutes.



Complice d’Orelsan pour le film Comment c’est loin et le duo Casseurs Flowters, il a également signé un excellent album solo baptisé Enfant Lune, et livre passionnant, Ensemble, on aboie en silence, sur son frère schizophrène. Cet homme-orchestre qui prétend avoir souvent la flemme a mordu à belles dents dans la sélection du festival. « Cela me rappelle mes jeunes années quand j’allais emprunter des films aux vidéoclubs, ce qui était la seule façon de découvrir des films rares en province », se souvient-il.

Cinéphile dès son plus jeune âge

En ce moment, Gringe se passionne pour le cinéaste Alex Garland dont il a adoré Men, sorti en juin dernier. « Les images de ce film me hantent, avoue-t-il. J’adorerais travailler avec Alex Garland car je suis certain que j’apprendrais beaucoup à son contact. J’irais jusqu’à apporter les cafés. » En attendant de jouer les baristas pour le réalisateur anglais, Gringe se réjouit de rencontrer Kim Jee-woon, auquel la manifestation rend hommage et dont J’ai rencontré le diable l’a marqué. « Le cinéma coréen m’emballe par sa radicalité, dit-il. J’aime le cinéma qui secoue. » Comme celui de Michael Haneke (notamment Funny Games) qui l’a traumatisé.

« Je n’ai plus peur au cinéma mais il faut dire que j’ai commencé tôt et fort, s’amuse-t-il. Gamin, je faisais semblant d’être malade pour sécher les cours et voir des films comme Les Dents de la mer ou L’Exorciste que j’ai découverts vers dix ans. J’étais terrorisé mais j’adorais. » Il attend beaucoup de Knock At The Cabin de M. Night Shyamalan qui passera dimanche soir en clôture du festival.

Scénariste mais pas cinéaste

Si Gringe adore le cinéma, il ne se voit pas passer derrière la caméra. « J’ai la flemme, dit-il. Les tournages auxquels j’ai participé m’ont prouvé que c’était un boulot de folie. Avoir un œil partout ce n’est pas pour moi, je préfère l’écriture. » Gringe exagère en prétendant être paresseux, il travaille sur un nouveau livre qui pourrait être corrélé à un album. « Je m’ennuie vite donc j’ai besoin de multiplier les projets », reconnaît-il. Le plus récent est de monter sur scène avec le jury ce dimanche soir au moment du palmarès de Gérardmer.