Toulouse : Avec ses décors de rêve, la Ville rose se voit déjà en nouvel eldorado du cinéma
CA TOURNE Pour attirer les réalisateurs de films ou de séries, la Ville rose met en avant sa diversité de décors et ses atouts pour les tournages
- Depuis un mois, Toulouse accueille le tournage du long métrage de Claire Vassé, Double foyer.
- La Ville rose, confrontée à la concurrence de Sète ou Montpellier, essaie de se faire une place pour accueillir les projets de films, séries ou publicité.
- Pour y parvenir, le bureau des tournages de la métropole met de l’huile dans les rouages pour faciliter la vie des équipes de tournage et ainsi rendre attractif la Ville rose.
Ces derniers jours, les Toulousains ont pu croiser le chemin de Max Boublil ou encore d’Emilie Dequenne. Jamais très loin, une équipe de tournage suit les faits et gestes de ce couple porté à l’écran par Claire Vassé dans son premier long métrage, Double foyer, qui sortira en salles l’an prochain. Depuis près d’un mois, la réalisatrice et toute son équipe ont posé leurs valises dans la Ville rose qui sert de décor à cette histoire singulière. « La ville collait à l’esprit du film, tout le monde peut s’y retrouver. Elle n’est pas connotée socialement, elle est moins marquée que Bordeaux ou Paris, qui a été beaucoup filmé. On a reçu ici un accueil bienveillant de tout le monde, du garagiste, de la boulangère. Etre entouré de cet état d’esprit, ça porte aussi », assure celle qui fut critique de cinéma avant de passer derrière la caméra.
Du jardin Montplaisir à la rue des Potiers, en passant par le cimetière Terre-Cabade, elle a utilisé toute « la diversité » des décors naturels de la Ville rose. Mais aussi les moyens déployés par le bureau des tournages de Toulouse. Un service qui met de l’huile dans les rouages pour faciliter toutes les questions d’ordre logistique. « Notre valeur ajoutée et d’ouvrir toutes les portes, d’accompagner les tournages », assure Patrice Vassal, le directeur général de l’agence d’attractivité Toulouse Métropole dont dépend le bureau des tournages qui depuis un an mène un travail de terrain pour recenser tous les sites des communes périphériques qui pourraient offrir un cadre propice à des prises de vues.
Leur travail passe aussi par la mise en relation avec les professionnels du secteur, mais aussi les étudiants de l’Ecole nationale supérieure de l’audiovisuel qui, pour certains, ont participé au tournage de Double foyer. Montrer que les ressources sont présentes de ce côté-ci de l’Occitanie est un point important pour se démarquer et essayer de se faire une place parmi les lieux désormais identifiés par le cinéma français.
Concurrence de Sète et Montpellier
Car ces dernières années, Sète, avec Demain nous appartient, Montpellier et la série Un si grand soleil, ou encore Marseille et Plus belle la vie, sont devenues des villes incontournables. « Quand il y a une quotidienne cela permet de faire vivre les techniciens toute l’année. Ailleurs, cela demande peut-être un peu plus de travail en amont. Mais, à la différence de Sète ou Montpellier, ici les gens ne sont pas saturés. Nous n’avons aucun regret d’avoir choisi Toulouse », assure Salam Jawad d’Orok films, la société de production de Double foyer.
Pour elle, la Ville rose pourrait tirer son épingle du jeu grâce à tous ses atouts. Depuis quelques mois, le Grand 7, un studio de cinéma, donne la possibilité de tourner des scènes dans le décor intérieur d’une cabine d’avion. C’est aussi le monde de l’aéronautique des années 1980 à Blagnac qui a servi de trame à la mini-série ToutoutYoutou, actuellement diffusée sur OCS Max. Ces épisodes, qui abordent avec humour l’émancipation de femmes à travers l’aérobic, ont été réalisés à Saint-Jean ou encore Tournefeuille. Mais au bureau des tournages, on ne veut pas se limiter à la brique rose et au tarmac pour attirer les réalisateurs, que ce soit de longs-métrages, de courts, de pubs ou de clips.
« Ils ont bien reconstitué Saint-Malo à Villefranche-de-Rouergue pour les besoins d’une série Netflix cet été », rappelle Emmanuelle Rossignol, chargée de mission au sein de ce service. Une diversification qui leur a permis d’attirer en 2021 Olivier Marchal pour son film Overdose. Si cette année, les tournages ont été moins nombreux, entre 2017 et 2021, le nombre de jours de tournages a plus que doublé.
Et, grâce à la présence de ses équipes sur les plus grands salons du secteur, le bureau des tournages espère se faire remarquer. « Depuis 2019, la métropole a aussi mis en place un fonds de soutien pour aider à la création. Il est doté d’un budget de 500.000 euros et pour en bénéficier il faut passer par un comité de sélection. On espère que ce sera un levier », explique Patrice Vassal qui ne cache pas son ambition de faire de Toulouse une référence en cinéma, et pas seulement d’animation.