Tout un poème sur la vie de bohème

CINEMA Woody Allen revient à New York avec le film «Whatever works» qui sort mercredi...

Caroline Vié
— 

Woody Allen est de retour à New York ! Enfin, pas lui, mais Larry David en vieil excentrique cynique qui, pour les yeux d'une jolie jeune fille, délaissera son confort bourgeois afin de connaître les joies de la vie de bohème. Dans «Whatever Works» (qu'on pourrait traduire par «N'importe quoi pourvu que ça marche»), il découvrira in fine que ses proches ont peut-être des vies amoureuses plus excitantes et surprenantes encore que la sienne

Woody Allen avait écrit ce scénario en 1977 pour le comique Zero Mostel, mais le décès prématuré de ce dernier l'avait contraint à envoyer le projet aux oubliettes. Ce n'est qu'après avoir rencontré Larry David, connu en France pour la série «Larry et son nombril», que le réalisateur a décidé d'exhumer cette fantaisie - qu'il aurait pourtant pu jouer - sur un homme incapable de trouver le bonheur. «On retrouve ma façon de voir les choses dans le personnage, raconte Woody Allen. Mais il n'exprime pas exactement ce que je ressens. C'est une exagération extrême de mes sentiments.»

Ce héros qui semble avoir tout raté, y compris ses suicides, est des plus réjouissants. Ses rapports avec sa jeune compagne, jouée par une pétillante Evan Rachel Wood, offrent des variations tordantes sur le thème de l'ingénue et du grincheux. Quant à la philosophie de ce film, très drôle, elle évoque la fin joyeusement désespérée d'Annie Hall, écrit dans la même période que Whatever Works. Woody Allen y affirme que chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, mais que la vie, aussi absurde et douloureuse soit-elle, mérite évidemment d'être vécue. W