Le retour d'Hellboy, le gros rouge qui tape
Hellboy aurait du mal à passer inaperçu avec sa carrure de catcheur, sa peau couleur coquelicot, sa queue fourchue et ses cornes limées. Ça tombe bien, car le héros des Légions d'or maudites ne cherche pas la discrétion. Ce justicier, créé par Mike Mignola, fonce dans le tas pour le second volet de ses aventures. Et Guillermo Del Toro l'attend au tournant. Le réalisateur du Labyrinthe de Pan ne ménage pas son personnage favori, qu'il confronte à une armée apparemment indestructible, à des copains envahissants et à une fiancée à la poigne de fer. Chaque image permet de retrouver le cinéaste, poète du macabre, qui parvient à apposer profondément sa patte sur une énième histoire de superhéros.
Monstres pittoresques ou inquiétants sont chez eux dans ce conte d'une époustouflante richesse visuelle. Si les images sont une fête pour les mirettes, l'humour met les zygomatiques à rude épreuve. Il y a un peu de chacun de nous chez Hellboy, brave gars envoyé casser du méchant alors qu'il préférerait siroter une mousse avec ses potes. Le décalage entre l'importance de sa mission et son côté un peu beauf fait de ce diablotin géant un être fort touchant. S'il est sans doute moins flamboyant que Batman, son humanité teintée de dérision le rend bien plus sympathique.