«Un Conte de Noël» met la générosité de côté
CRITIQUE Arnaud Desplechin présente un film pour la quatrième fois...
C’est un «habitué» de la compétition cannoise: Arnaud Desplechin y revient ce vendredi pour la quatrième fois avec Un Conte de Noël. Et risque, comme à son habitude, de rentrer… Bredouille!
Les qualités conjuguées de mise en scène et de direction d’acteurs ne sont pas en cause. Le film sonne juste. Mais il renoue avec une veine hystérico-masochiste mise de côté dans «Rois et reine», en 2004. On reconnait les efforts consentis par le cinéaste pour quitter les cercles élitistes que fréquentaient autrefois ses personnages: il a bien fait de recentrer son action au coeur d’une famille basée, comme la sienne, à Roubaix , autour d’une mère de famille (Catherine Deneuve) dont le seul espoir de guérir d’une myélodysplasie repose sur une greffe de moelle osseuse provenant d’un de ses proches.
Sauf qu’au lieu de ressouder les membres de cette famille, l’épreuve va envenimer leurs relations. Et l’appel à la générosité de départ, ou du moins à un peu de compassion, se transformer en une insoutenable exhibition de linge sale. Responsable désigné: Henri (Mathieu Amalric), que sa sœur (Anne Consigny) a banni et que sa mère confie «n’avoir jamais aimé». On ne saura jamais pour quelles raisons. On peut tenter de les deviner, car le personnage incarné par Mathieu Amalric est particulièrement agaçant. Mais de là à susciter tant de haine…
Sortie du film mercredi 21 mai.
Note (temporaire): 7/10