VIDEO. Noémie Lvovsky: «L'enfance est à la fois un moment de solitude et d’émerveillement»

COMEDIE « Demain et tous les autres jours » explore les rapports qui unissent une enfant plus mûre que prévu à sa mère fofolle…

Caroline Vié
Noémie Lvovsky et Luce Rodriguez dans Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky
Noémie Lvovsky et Luce Rodriguez dans Demain et tous les autres jours de Noémie Lvovsky — Gaumont
  • Les rapports entre une mère et sa fillette sont au cœur de « Demain et tous les autres jours », le nouveau film de Noémie Lvovsky.
  • La réalisatrice y incarne une maman aux frontières de la folie.
  • Elle livre un film à la fois sombre et solaire sur la maternité.

Noémie Lvovsky explore le monde de l’enfance dans Demain et tous les autres jours, qu’elle réalise et dans lequel elle incarne la mère fofolle d’une fillette d’une dizaine d’années. Malgré les interventions d’un père pacificateur ( Mathieu Amalric, touchant), les rapports sont compliqués entre la maman fantasque et l’enfant devenue mûre par obligation.


« Pour moi, l’enfance est à la fois un moment de solitude et d’émerveillement », explique l’actrice-réalisatrice à 20 Minutes. Epaulée par sa scénariste complice Florence Seyvos, elle plonge le spectateur dans un univers fascinant, celui d’une petite fille vaillante à laquelle la merveilleuse Luce Rodriguez, découverte du film, apporte un naturel époustouflant.

Mère et fille à l’unisson

« J’ai avant tout voulu explorer ce lien magique et intense qui unit une mère et une fille, insiste Noémie Lvovsky. C’est quelque chose de puissant et d’inexplicable, un amour passionné presque animal. » Une complicité où alternent cadeaux somptueux (une chouette craquante) et coups de tête dangereux.

Dans sa propre réalité

Quand le rire affleure dans leurs jeux, il est vite contrebalancé par la gravité de situations où la gamine est obligée de se prendre en mains. « Leurs yeux voient autre chose que ce qu’elles regardent, insiste la réalisatrice. Ce comportement est compréhensible chez une enfant, mais la société ne peut accepter cela de la part d’une adulte. » La maman vit dans sa propre réalité. Elle peut se promener en robe de mariée ou mettre le feu à l’appartement à l’occasion d’une fête, perdant de plus en plus pied, jusqu’à sombrer…


Un premier chagrin d’amour

« Je me sens plus dans la peau de la fille que de la mère », avoue Noémie Lvovsky qui apporte pourtant un côté fascinant et décalé à son personnage d’irresponsable flamboyante et parfois dangereuse. La petite héroïne tire malgré tout son épingle du jeu face à cette génitrice écrasante qu’elle aime à la folie tout en souffrant de ses failles. « Je vis avec ce sentiment que la mère est à la fois le premier grand amour et le premier grand chagrin d’amour », avoue Noémie Lvovsky. Ce bonheur et cette tristesse habitent ce film sombre et solaire à la fois.