VIDÉO. Xénomorphes, Ingénieurs, androïdes... La mythologie «Alien» pour les nuls

CULTE Ce qui faut savoir avant d'aller voir «Alien : Covenant» au cinéma...

Vincent Jule
— 
«Alien : Covenant» s'inscrit dans une fresque mythologique de «Prometheus» à «Alien, le huitième passager»
«Alien : Covenant» s'inscrit dans une fresque mythologique de «Prometheus» à «Alien, le huitième passager» — 20th Century Fox

A l’origine, il y a Alien, le huitième passager, le film réalisé par Ridley Scott en 1979, le vaisseau-remorqueur Nostromo, la scène explosive du repas, Sigourney Weaver en culotte et une grosse bébête : « Dans l’espace, personne ne vous entend crier ». Une date dans l’histoire de la SF et de l’horreur, mais pas encore une mythologie. Après trois suites, deux crossovers avec Predator et pléthore de comics, romans et jeux vidéo, Alien déploie aujourd’hui un univers complexe, relancé par Ridley Scott lui-même avec la préquelle Prometheus et maintenant Alien : Covenant. Un petit guide de survie en mythologie hostile ?

Les Xénomorphes

L'« Alien » n’a pas de nom dans le premier film, et est appelé tel quel à l’écran et au générique. Le terme « xénomorphe » (du latin « xeno » et « morph », littéralement « forme étrange ») n’apparaît qu’à partir d’Aliens, le retour et s’impose pour le reste de la saga. Au-delà de son look unique (structure biomécanique, sang acide, mâchoire rétractable…) imaginé par l’artiste suisse H.G. Giger, le Xénomorphe se distingue par son cycle de vie, avec tout d’abord un oeuf, duquel sort un parasite, le « facehugger », qui cherche un hôte à féconder. Après une période de gestation, l’embryon « sort » par la poitrine, d’où son surnom « chestbuster ». Ce n’est qu’une fois sa rapide mue accomplie qu’il prend la forme adulte qu’on lui connaît.


Mais le Xénomorphe connaîtra plusieurs formes, à l’instar de la Reine Alien, plus grande et plus impressionnante. Mais aussi du chien alien d’Alien 3, du Predalien d’Alien vs. Predator ou du Newborn d’Alien, la résurrection, tous nés de mutations. Prometheus introduit également le Proto-Xénormorphe, ou « Deacon », résultat de la fécondation entre un « facehugger » géant (aussi appelé « trilobite ») et un Ingénieur, et le Neomorphe devrait faire son apparition dans Alien : Covenant. Vous ne suivez plus ? C’est normal.



>> A lire aussi : La saga « Alien » en une frise chronologique

Les Ingénieurs

Entièrement acquis au Xénomorphe, le premier Alien semait pourtant déjà les germes d’une mythologie plus étendue. Souvenez-vous, Ripley et l’équipage du Nostromo répondent à un SOS en provenance de la planète LV-426 et y découvrent un vaisseau extraterrestre et le cadavre fossilisé de son pilote. Surnommé le « Space Jockey », il affolera les fans et les théories, mais il faudra attendre 25 ans pour que cette piste soit explorée dans Prometheus. Et c’est un sacré bordel.

Notre « Space Jockey » est donc un Ingénieur, une race extraterrestre humanoïde, que Prometheus présente dès son ouverture comme les créateurs de la vie sur Terre. Des archéologues retrouvent leur trace sur un satellite de LV-426, a priori une base militaire pour des expérimentations biologiques à partir d’un liquide noir contenu dans des urnes. Les Ingénieurs auraient décidé d’utiliser cet agent pathogène pour rectifier une erreur (nous, l’humanité), mais il leur aurait échappé et les aurait décimés. Obligation d’utiliser le conditionnel, car le film laisse le spectateur dans le mystère, pour ne pas dire le flou (artistique). Le liquide noir est-il le même que les Ingénieurs utilisent pour créer la vie, est-il aussi à l’origine des Aliens ? Quid alors de la fresque représentant un Xénophorme tel une divinité dans le temple des Ingénieurs ?


Beaucoup de questions, et peu de réponses. C’est que Prometheus a évolué au cours de sa production pour passer d’une préquelle officielle d’Alien (le script original s’intitulait Alien : Engineers) à un film à part entière « dans l’univers Alien mais pas trop ». Mais à trop s’évertuer à donner une identité propre à Prometheus, Ridley Scott et le scénariste Damon Lindelof (de Lost, tiens tiens) perdent de vue « the big picture », et le spectateur avec. Ce n’est pas un hasard si sa suite a pour titre  Alien : Covenant et non Covenant tout court.

>> A lire aussi : Connaissez-vous vraiment l’univers de « Alien » ?

Les androïdes

Autre figure incontournable de la franchise Alien après les Xénomorphes et les humains, et avant les Ingénieurs, les androïdes sont présents dans tous les films, même s’ils relèvent des visages différents : Ian Holm (Alien), Winona Ryder (Alien, la résurrection), Lance Henriksen (Aliens, Alien 3) et Michael Fassbender (Prometheus, Alien : Covenant). Fabriqués par la compagnie Weyland-Yutani, ils ont une apparence identique aux humains et sont des membres d’équipage à part entière. Difficile de reconnaître au premier coup d’oeil leur nature artificielle, mais aussi parfois leur véritable mission. A l’instar de l’androïde David dans Prometheus (et Covenant ?), qui semble suivre les ordres de son créateur Peter Weyland puis son propre dessein.

Les humains

Même si Ripley est la star de quatre films, de par sa timeline sur plusieurs milliers d’années, la saga Alien change souvent de héros et d’humains. Mais l’humanité est tout de même en permanence incarnée par la compagnie Weyland-Yutani, à l’origine du voyage interstellaire, de la colonisation, des expéditions, des androïdes, etc. Lorsqu’elle découvre l’existence des Xénomorphes, elle est décidée à les capturer, les tester, se les approprier et les utiliser comme armes. Sa quête des Ingénieurs dans Prometheus est aussi celle d’une possible immortalité. Ingénieurs, humains et même androïdes… tous se prennent en fait pour Dieu, et les Aliens seraient alors quoi ? Des anges déchus ? Des créatures de Frankenstein ? C’est ce à quoi doit répondre Alien : Covenantet ses suites.