«Mal de pierres» ou le refus d'un «bonheur étriqué» selon Nicole Garcia

L’héroïne de a tout pour être heureuse : de l’argent, un mari et un fils aimants. C’est sans compter sur    qui va l’entraîner dans une passion sans issue pour un jeune lieutenant blessé pendant la guerre d’Indochine.

soupire pour  dans cette adaptation du roman éponyme de   (Le livre de poche), présentée en compétition à Cannes. Si le film en est reparti bredouille, il n’en demeure pas moins bouleversant.

Une héroïne en quête d’absolu

« L’héroïne est coincée dans une vie qui ne lui convient pas à une époque où les femmes n’avaient d’autre choix que le mariage », confie Nicole Garcia à 20 Minutes. La réalisatrice de  (1998) et  (2002) fait comprendre la douleur constante d’un personnage en quête d’absolu.

« Elle a tout centré sur cette brève rencontre avec un militaire, croisé au cours d’une cure thermale, précise Nicole Garcia, mais c’est une façon d’exprimer un malaise bien plus profond. » La vie de famille n’est pas simple pour cette dépressive chronique que ses parents ont failli interner parce qu’elle la trouvait trop exaltée.

Féministe avant l’heure

La cinéaste joue à fond sur l’impression de claustrophobie d’une épouse et d’une mère prisonnière d’une existence qu’elle abhorre. « Elle ne déteste pas sa famille à proprement parler. Elle souhaite juste davantage que le bonheur étriqué dans lequel on l’a cantonnée », insiste la cinéaste.

Marion Cotillard est vibrante dans la peau de cette féministe avant l’heure qui tente d’exister dans un carcan qu’un amour impossible ne parvient pas à briser. L’actrice a rarement été aussi touchante que dans ce Mal de pierres.