«L'étoile du jour»: Iggy Pop, Béatrice Dalle et Denis Lavant font leur cirque

FABLE La réalisatrice Sophie Blondy plonge dans la vie d'un chapiteau et livre «L'étoile du jour», un film étrange et attachant...

Caroline Vié
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Denis Lavant et Iggy Pop dans L'étoile du jour de Sophie Blondy
Denis Lavant et Iggy Pop dans L'étoile du jour de Sophie Blondy — Sophie Blondy/Wide

Quel drôle de film que  ! La réalisatrice    fait découvrir la vie d’un cirque en faillite et réunit autour d’elle une bande éclectique.


Jugez-en plutôt : ,  ,  , Natacha Régnier, Tchéky Karyo et Bruno Putzulu y figurent, tous complices.

Le clown et la ballerine

L’histoire d’amour contrariée d’un clown (Denis Lavant) pour une ballerine aux cheveux blonds () pourrait vraiment très mal tourner sans l’intervention d’un ange mutique, tout de blanc vêtu (Iggy Pop, impressionnant).

D’autant que le directeur du cirque (Tchéky Karyo) a des vues sur la belle et de sérieux soucis financiers… Ce film qui s’apparente à un rêve, tourné sur la côte d’Opale, permet à la réalisatrice de laisser son imaginaire vagabonder avec une grande liberté.

« Je souhaitais mettre en scène la possibilité qu’une étoile donne un sens à notre vie », explique Sylvie Blondy qui signe ici son deuxième film après  (2000).


Elle s’est battue pendant cinq ans pour que son œuvre voit le jour après des . Mais son enthousiasme déteint sur le récit avec ses héros qui virvoltent pour faire triompher leur bon droit.


Une atmosphère magique

Le spectateur se laisse progressivement gagner par l’atmosphère magique d’un film qui ne ressemble à aucun autre…

On retiendra notamment Béatrice Dalle, étonnante gitane aux poumons d’acier qui fait fuir les spectateurs en leur hurlant dessus au lieu de chanter. Il y avait longtemps qu’on ne l’avait pas vue aussi intense, comme possédée.

On peut rester réfractaire à cet univers et à ses héros aux verbes hauts et aux sentiments exacerbés. Il faut cependant rendre hommage à une cinéaste qui n’a pas fait le choix de la facilité.

« J’ai voulu montrer le beau comme le pire, le danger, les rêves et les illusions. L’itinérance aussi car, à la base, nous sommes tous des nomades de passage sur cette terre », précise-t-elle. On passe dans L’étoile du jour comme dans un songe dont on sort sonné et charmé.