Festival de Beaune: Les cinq polars préférés de la présidente du jury Spécial Police
POLARS L'ancienne commissaire Danielle Thiéry préside le jury Spécial Police du Festival de Beaune du 30 mars au 3 avril...
Peut-on être à la fois policier et amateur de polars ?Danielle Thiéry répond par l’affirmative. La commissaire divisionnaire honoraire est non seulement auteur de fictions comme Dérapages (Fayard) ou de documents comme le passionnant Le souffleur : Dans l’ombre des négociateurs du Raid écrit avec Christophe Baroche (Editions Mareuil), mais elle trouve aussi le temps de présider le jury Spécial Police du Festival du film Policier de Beaune, qui commence ce mercredi, en compagnie d’une poignée de collègues triés sur le volet. Avant de partir pour la manifestation, dont Brian de Palma est l’invité d’honneur, elle raconte à 20 Minutes quels sont ses cinq polars favoris.
Pour rire : « Les Tontons Flingeurs »
Le film indémodable de Georges Lautner amuse toujours autant Danielle Thiéry qui l’a vu souvent et le revoit volontiers.
« J’adore ces criminels aux dialogues savoureux car je n’ai jamais eu l’occasion d’en rencontrer de semblables. Ils sont devenus drôles avec le temps car ils évoquent une époque du grand banditisme qui n’existe plus depuis bien longtemps. »
Pour sa véracité : « L’affaire SK1 »
Lefilm de Frédéric Tellier sorti l’an dernier revient sur l’affaire Guy Georges, le tueur de l’Est Parisien en se basant sur la véritable enquête.
« Je n’aime pas qu’on prenne des libertés quand il s’agit du travail de véritables policiers, précise Danielle Thiéry. Tout m’a semblé sonné juste dans ce film. C’est du beau boulot, fidèle à une réalité qui est souvent plus intéressante que la fiction. »
Pour le suspense : « Seven »
Dans Seven (1995), David Fincher présente un personnage de tueur à l’intelligence diabolique qui se joue des flics Brad Pitt et Morgan Freeman.
« J’adore la fiction pure quand elle est bien menée car là, le réalisme ne fait pas partie du contrat passé avec le public. Les assassins malins comme celui de Seven n’existent pas souvent dans la vraie vie, donc ils peuvent fasciner au cinéma. »
Pour les performances : « Garde-à-vue »
Dans cette fiction de 1981 signée Claude Miller, Lino Ventura tente de faire craquer Michel Serrault, notable soupçonné du viol et du meurtre de deux gamines.
« C’est un film génial tant pour ses acteurs que pour ses dialogues. Si Claude Miller et Michel Audiard se sont inspirés de la France provinciale des années 1980, ils ont pris assez de distance avec la réalité pour que leur histoire me tienne en haleine. »
Pour sa folie : « Shutter Island »
Dans ce suspense glacial, Leonardo DiCaprio débarque sur une île étrange tandis que Martin Scorsese mène la danse en s’inspirant du livre de Dennis Lehane.
« J’étais d’autant plus impressionnée que j’adore le roman et que les adaptations sont rarement aussi réussies que les livres. Scorsese parvient à nous faire entrer dans la tête du héros de façon magistrale. Il s’empare brillamment d’un sujet aussi délicat que la folie. »