«My Skinny sister»: L'anorexie, symptome d'une jeunesse en souffrance

COUP DE COEUR Ce film puissant décrit les rapports de deux jeunes sœurs avec une grande pudeur...

Caroline Vié
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Amy Deasismont et Rebecca Josephson dans My skinny sister de Sanna Lanken
Amy Deasismont et Rebecca Josephson dans My skinny sister de Sanna Lanken — © Moritz Schultheiß/Camino Filmverleih/Urban Distribution

Malgré son sujet douloureux, My skinny sister de Sanna Lenken fait mouche. La réalisatrice suédoise a puisé dans ses souvenirs d’une jeunesse pour décrire la relation d’une petite fille boulotte éperdue d’admiration pour sa grande sœur jusqu’au moment où elle comprend que cette dernière, brillante patineuse artistique, se fait vomir discrètement…

Un sujet peu traité au cinéma

Sanna Lenken n’a pas choisi la facilité. Ses deux comédiennes, la débutante Rebecka Josephson et Amy Deasismont, chanteuse populaire en Suède, l’ont aidé à donner corps à ces deux filles souffrant différemment, mais tout autant l’une que l’autre, d’anorexie. C’est parce qu’elle a été elle-même autrefois touchée par la maladie que la réalisatrice a choisi de la montrer par les yeux d’une fillette innocente plutôt que par celle qui en est la victime. Elle montre fort bien les dommages collatéraux de ce fléau sur l’entourage des malades.



Une œuvre bourrée de tendresse

Malgré quelques pointes d’humour dans la relation entre les filles, l’ensemble ne prête pas à rire. Il n’est pas sinistre pour autant, car Sanna Lenken insiste sur la complicité qui unit ses héroïnes. Quand la plus jeune découvre que son modèle admiré et jalousé n’est pas parfait, le cœur du spectateur fond de tendresse. Si ce film sensible a été étrangement comparé à Little Miss Sunshine par le Hollywood Reporter, ce n’est pas pour sa fantaisie mais pour sa manière, juste et tendre, de parler d’une jeunesse en souffrance.