«The Program»: Ben Foster s'est dopé de son «propre chef» pour incarner Lance Armstrong

CINEMA Le comédien confesse avoir pris des produits dopants pendant toute la durée du tournage du film de Stephen Frears et raconte cette expérience à 20Minutes...

Caroline Vié
Ben Foster en Lance Armstrong dans The Program
Ben Foster en Lance Armstrong dans The Program — Studio Canal

Ben Foster, acteur découvert dans la série Six Feet Under, n’a pas hésité à se mettre en danger pour The Program, le film que Stephen Frears consacre au cycliste star Lance Armstrong. « On y parle davantage du dopage que du coureur et de sa personnalité, alors j’ai cherché à rencontrer ses proches en suivant le Tour du Colorado pendant une semaine, explique-t-il à 20 Minutes. Ses mécaniciens, nutritionnistes et autres cuisiniers étaient ravis de me parler de lui, car ils ont gardé leur secret trop longtemps. »

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L’acteur ne regrette pas son implication totale : « Vivre d’autres existences que la mienne est l’un des plus grands plaisirs qu’offre mon métier. »

Dopé comme le vrai

Si Stephen Frears déclare volontiers ne pas avoir voulu poser la question à son acteur de peur de connaître sa réponse, Ben Foster ne cache pas avoir suivi lui-même le « Programme » à base d’EPO (érythropoïétine) et autres produits dopants. « Il fallait que j’ai très exactement la même masse musculaire qu’Armstrong pour que les techniciens des effets spéciaux puissent substituer mon image aux documents d’archive du Tour de France ». L’expérience s’est déroulée sous strict contrôle médical. « Stephen Frears ne m’a pas demandé de me plier à ce régime, je l’ai fait de mon propre chef », insiste-t-il. Les effets des médicaments ont surpris le comédien. « Contrairement à certaines drogues, on ne plane pas et on n’a pas l’impression d’être un surhomme. On est juste immunisé contre la fatigue », se souvient-il.



Une réadaptation difficile

Ben Foster n’a eu que six semaines pour entrer dans la peau de Lance Armstrong. Apprendre à rouler de façon crédible à vélo et à ne pas se casser la figure sur ses chaussures de coureur cycliste n’a pas été facile. Il s’est aussi beaucoup documenté sur le coureur afin de mieux saisir sa psychologie. « C’est un homme que je respecte sans approuver tous ses actes, insiste-t-il. On ne peut pas nier qu’il a récolté beaucoup de fonds pour la recherche contre le cancer. Ce n’est pas qu’un salaud dépourvu de sens moral. » A la fin du tournage, l’acteur a dû se sevrer de tous les produits qu’il avait ingérés. « Je reconnais que cela a été très dur parce qu’il est pénible de ressentir de nouveau la sensation de lassitude », admet-il. Sa performance éblouissante est l’un des atouts majeurs du film.