Festival de Cannes: Les images qu'on retient de l'édition 2015 à quelques heures du palmarès
CINEMA Une poignée de bons films, quelques looks magistraux sur le red carpet et des polémiques en coulisse… Que va-t-on retenir du Festival de Cannes 2015 ?
A quelques heures du palmarès, il est temps de brosser un premier bilan de cette édition 2005 du Festival de Cannes.
Quelques films au top et d’autres qui font flop
Quels sont les films favoris pour la palme ? Youth est le film qui a le plus de chances de l’emporter. La fresque virtuose de Paolo Sorrentino devance Carol, mélodrame lesbien porté par une remarquable Cate Blanchett et Mia Madre, pour la qualité du récit et l’émotion qui se dégage du film de Nanni Moretti.
Les dix films qu'on verrait bien au palmarès
En outsiders : Le Fils de Saul pour les audaces de mise en scène des camps de la mort nazis par le Hongrois Laszlo Nemes, dont c’est le premier long-métrage. Et Assassin, du Taïwanais Hou Hsiao-hsien, pour ses fulgurances esthétiques et l’extrême sophistication de ses combats de sabre au féminin…
La sélection française a alterné le bon (La loi du marché, Dheepan) et le moins bon. Quatre films de la compétition ont reçu un accueil franchement houleux : La Forêt des songes de Gus Van Sant, Tale of tales de Matteo Garrone, Marguerite & Julien de Valérie Donzelli, Macbeth de Justin Kurzel. Et d’autres comme The Lobster de Yorgos Lantimos, Plus fort que les bombes de Joachim Trier ou Chronic de Michel Franco n’ont pas été à la hauteur de ce qu’on espérait d’eux. Les films des sections parallèles, en revanche, étaient souvent de bonne facture (Paulina à la Semaine de la critique, Mustang à la Quinzaine des réalisateurs, Pauline s’arrache à l’Acid).
Le mélodrame revient en force
Le temps qui passe est une des thématiques récurrentes de cette édition (Notre petite sœur de Kore-eda, Youth de Paolo Sorrentino, Mountains may depart de Jia Zhang-ke). La famille est une valeur en hausse (Mia madre de Nanni Moretti, Plus fort que les bombes de Joachim Trier, Assassin de Hou Hsiao-hsien, Valley of love de Guillaume Nicloux) et le couple, en particulier, fait l’objet d’innombrables tensions (Carol de Todd Haynes, Mon roi de Maïwenn). Cette année, le mélodrame intime a pris le pas sur le traitement de l’actualité. Même La loi du marché de Stéphane Brizé ou Dheepan de Jacques Audiard font passer la tragédie intime de leurs protagonistes avant les faits de société que ces films évoquent.
Fait marquant cette année : on n’aura relevé aucune polémique dans les salles : même Love, le porno de Gaspar Noé en séance de minuit s’est révélé bien plus sage qu’on n’imaginait.
Quelques bourdes à oublier
Thierry Frémaux pensait avoir résolu la question des femmes en sélection en offrant l’ouverture à Emmanuelle Bercot et la compétition à Valérie Donzelli et Maïwenn. Mais cette dernière a remis de l’huile sur le feu en déclarant « Tous les ans on a droit au même débat sur les femmes en compète, c’est insupportable » et les débats « Women in motion », organisés par le groupe Kering, ont surtout servi à panser les plaies.
Sur le tapis rouge, plus que l’interdiction des selfies, c’est celle plus ubuesque des souliers sans talons qui restera comme la bourde de cette édition. Des festivalières se sont vues refoulées à l’entrée des projections parce qu’elles portaient des chaussures sans talons. Là encore, le délégué général a été contraint de reconnaître un excès de zèle et s’excuser.
On retiendra encore cet échange de piques entre Sophie Marceau et Gérard Depardieu. La première a traité le second de prédateur. S’il s’est dit « Ni touché, ni choqué », l’acteur a répliqué : « Je me demande pourquoi il n’y a que chez elle que l’on voit tantôt un sein, tantôt une culotte… » Rappelons que Sophie est jurée et Gégé candidat au prix d’interprétation.
Quelques looks à garder
Entre les culottes de Diane Kruger, Sophie Marceau et Natalie Portman, et la récidive mammaire de l’actrice française, le tapis rouge était sens dessus dessous. Affranchie de toutes « wardrobe malfunction », littéralement de « dysfonctionnements de garde-robe », Cate Blanchett remporte la palme de l’élégance. Majestueuse en imposante robe bustier Giles à la première de Carol, impériale en robe à traîne noire Armani Privé pour Sicario. Grand prix du couple glamour pour Charlize Theron, rayonnante en robe bustier à traîne jaune Dior et Sean Penn, ténébreux en costume noir de la même maison. Mention spéciale enfin pour Julianne Moore, divine en robe Armani Privé à paillettes rebrodée de plumes.