Spielberg et Lucas prédisent l'implosion d'Hollywood

A.L
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Steven Spielberg à la Maison Blanche, le 27 avril 2013.
Steven Spielberg à la Maison Blanche, le 27 avril 2013. — Rex Features/SIPA

L’ «implosion» est inévitable: Steven Spielberg en est convaincu. Auprès de la «relève», incarnée par les étudiants en cinéma de l’Université de Californie du Sud, le réalisateur a prédit mercredi un avenir bien sombre à l’industrie du film des prochaines décennies. 

«Les studios sont uniquement motivés par l’argent. Cela ne peut pas marcher comme ça indéfiniment. Les gens vont se lasser. Et quand ce sera le cas, les studios ne sauront plus produire autre chose pour sortir de l’impasse», a déclaré Spielberg, déplorant que les studios préfèrent produire un seul film à 250 millions de dollars de budget plutôt que de se risquer à produire plusieurs films originaux et «décalés». 

25 dollars pour voir «Iron Man»

«Il finira par y avoir une implosion. Trois ou quatre, ou même une demi-douzaine de films à très gros budget vont s’écrouler et cela va conduire à un changement de paradigme». L’effondrement se répercutera selon lui sur le prix des billets. «Vous devrez payer 25 $ pour aller voir Iron Man et probablement 7 $ pour un film comme Lincoln», a-t-il affirmé

Pour George Lucas, la plupart des films vont même peu à peu quitter le grand écran: «Il y a aura moins de cinémas, y aller coûtera 50 ou 100 dollars, comme une place à Broadway ou pour un match de foot. Les gros films resteront à l'affiche pendant un an, comme les comédies musicales. Tout le reste, les petites productions, finiront sur le petit écran», a-t-il prédit, soulignant à quel point l'audace s'était déplacée du cinéma à la télévision. Sacré aux Oscars, Lincoln devait initialement être un téléfilm pour la chaîne câblée HBO, a d'ailleurs rappelé Spielberg.