Stephen Frears : «On se souvient des reines d'Angleterre, pas des rois»

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"The Queen", de Stephen Frears, portrait au vitriol de la monarchie britannique confrontée à la mort tragique de la princesse Diana, est en vedette samedi en avant-première mondiale, au 4e jour de la 63e Mostra de Venise, où il est en compétition pour le Lion d'Or.
"The Queen", de Stephen Frears, portrait au vitriol de la monarchie britannique confrontée à la mort tragique de la princesse Diana, est en vedette samedi en avant-première mondiale, au 4e jour de la 63e Mostra de Venise, où il est en compétition pour le Lion d'Or. — Gabriel Bouys AFP/Archives

Stephen Frears, réalisateur de The Queen.

Après Mrs Henderson, Elisabeth II, d'où vient cette fascination pour les dames âgées ?

Ces deux femmes me rappellent ma mère. Le Royaume-Uni et son puritanisme génèrent des personnalités féminines hautes en couleur. On se souvient des reines d'Angleterre, pas des rois ! Sans doute parce que nous les Britanniques nous laissons mener par le bout du nez par les femmes !

Comment avez-vous vécu la mort de Diana ?

Je tournais aux Etats-Unis et ça m'a peu marqué. J'ai juste été sidéré de voir les gens se mettre dans des états pareils. Diana n'était pas une sainte, mais une jeune femme perturbée et malmenée par la famille royale.

Pourquoi avoir choisi un ton si nuancé ?

Réaliser une satire aurait été trop facile car la famille royale semble déjà ridicule dans sa vie quotidienne. Il m'a semblé plus intéressant de souligner son aspect humain et sa fragilité. C'est ce qui a plu aux Britanniques, qui m'attendaient au tournant.

Recueilli par C.V.