«Outreau, l'autre vérité»: Malaise autour d'un documentaire

CINEMA Un documentaire revient sur l'affaire Outreau en adoptant un point de vue qui dérange...

Caroline Vié
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Fabrice Burgaud était le juge d'instruction chargé de l'affaire.
Fabrice Burgaud était le juge d'instruction chargé de l'affaire. — ZELIG

Serge Garde dérange avec son documentaire Outreau, l'autre vérité. Cette affaire d'abus sexuels sur mineurs est considérée comme un fiasco judiciaire qui s'est conclu en 2005 par l'acquittement de treize accusés, déclarés innocents au terme de longs mois de détention provisoire.

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C'est un tout autre point de vue qu'adopte délibérément l'auteur. Devant la caméra, le jeune Chérif Delay, devenu adulte, maintient ses accusions de pédophilie. Et des psychologues expliquent que les enfants martyrs ont fini par être oubliés dans cette affaire judiciaire. «Je n'ai pas voulu me poser la question de l'éventuelle culpabilité des acquittés parce que j'estime que ce n'est pas le rôle des journalistes», lance Garde. C'est Karl Zéro qui a proposé à cet ancien reporter de se lancer dans cette aventure produite par Bernard de La Villardière. «J'ai souhaité redonner la parole aux enfants pour éviter qu'une pareille injustice se reproduise à l'égard de mineurs abusés», affirme Garde, qui a également publié un livre Je suis debout (Le Cherche Midi, 2011, 15,20 euros), dans lequel Chérif Delay se confiait à lui.

On aurait aimé que son argumentation soit plus solide quand il remet en doute l'innocence d'anciens prévenus qui ont déjà beaucoup souffert. Certains parlent de révisionnisme devant ce documentaire offrant davantage de questions que de réponses et laissant une impression de malaise généralisé.