Le frelon asiatique en embuscade en Aquitaine

ENVIRONNEMENT L'arrivée du printemps signe le retour des nids de frelons asiatiques, importés accidentellement dans la région il y a huit ans...

Mickaël Bosredon
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Un homme de 56 ans est mort le 26 octobre après avoir été piqué, selon ses dires, par un frelon asiatique à Blanquefort (Gironde), près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de sa compagne, confirmant une information du journal Sud Ouest.
Un homme de 56 ans est mort le 26 octobre après avoir été piqué, selon ses dires, par un frelon asiatique à Blanquefort (Gironde), près de Bordeaux, a-t-on appris lundi auprès de sa compagne, confirmant une information du journal Sud Ouest. — Jacques Blot afp.com

Pour la huitième année consécutive, le frelon asiatique va bientôt faire son retour dans le ciel aquitain. C’est en effet au printemps que les nids se forment. Importé accidentellement de Chine par un horticulteur du Lot-et-Garonne en 2004, l’insecte tueur d’abeilles s’est depuis étendu dans une quarantaine de départements. Et il est trop tard pour l’éradiquer. « Nous sommes assez démunis, car nous ne savons pas grand-chose de lui », reconnaît Michel Daverat, conseiller régional (EELV) d’Aquitaine.

«Les abeilles s’adapteront»

«Nous avons toutefois voté un plan de lutte pour financer les recherches de l’Inra, qui travaille sur un produit pour le piéger, aider le Groupement de défense sanitaire des abeilles à s’équiper en matériel pour détruire les nids, et former les agents municipaux à intervenir, puisque ce n’est pas du ressort des pompiers.» Les apiculteurs ont de leur côté installé des piéges autour de leurs ruches. Mais l’élu déconseille aux particuliers d’en faire autant, « car cela détruit d’autres espèces, et s’avère inefficace.» Les scientifiques ont eux observé que les abeilles commençaient à développer des stratégies de défense. «Elles s’adapteront sans doute, mais ce sera long» estime Michel Daverat.

Le frelon asiatique n’est pas la première espèce exotique envahissante à coloniser la région. « Il y en a plusieurs centaines, et on en découvre encore » assure Marie-Françoise Bazerque, de la Dreal. Alain Dutartre de l’Irstea (Institut de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) souligne de son côté que la flore, notamment la Jussiê, une plante aquatique qui s’est répandue dans la région, «pose souvent plus de problèmes que la faune, car elle colonis des plans d’eau, empêchant rapidement toute activité touristique et de pêche.»