« La castration chimique a été pour moi libératrice »
Dans une salle habituellement réservée aux entretiens individuels de l'unité spécialisée de l'hôpital Charles Perrens, Jean, 67 ans, revient sur les faits qui l'on conduit, douze ans plus tôt, à faire de la prison : « J'ai été puni quatre ans pour agression sexuelle sur deux enfants et occasionnellement sur un troisième. Je suis sorti au bout de deux ans pour bonne conduite. En prison, je me cachais dans ma cellule comme dans un trou de souris et participais peu aux promenades ».Sur ce qu'il qualifie « d'accident de parcours », le retraité évoque « un divorce difficile », et les enfants des voisins qui lui portaient une « affection qui a dérapé ». Quand on lui rappelle que ses victimes étaient de jeunes mineurs, celui-ci se décrit comme « entraîné par le vice contre lequel on ne peut rien ». Après une période de soins obligatoires, Jean s'est réaccoutumé à la vie en société mais, bien que dispensé, il continue à venir à Bordeaux une fois tous les trois mois, volontaire pour l'injection d'un traitement hormonal: « La castration chimique est pour moi libératrice. Quand on me l'a proposé, j'ai tout de suite accepté. Avant, j'avais des fantasmes qui ont disparu au bout d'un certain temps. Pour certains, je pense qu'il faudrait imposer ce type de traitement ».E.B.