La centrale, inondée en 1999, inquiète
«Nous avons arrêté de cultiver notre potager, car nous craignions d'ingérer des substances toxiques » explique Eric Grimaldi, qui vit à 5 km à vol d'oiseau de la centrale, sur la commune de Braud et Saint Louis. « Lors des dégazages, durant lesquels sont rejetés des vapeurs d'eau, du tritium, un élément radioactif, serait relâché » précise ce riverain. Il déplore qu'aucune étude épidémiologique ne soit menée aux abords des centrales. L'actualité renforce une inquiétude pas vraiment partagée par les habitants des communes aux alentours de la centrale, qui vivent essentiellement de cette activité. « Ils sont dans le déni » estime Patrice Lapouge, militant antinucléaire qui vit à Braud et Saint Louis.
Une infrastructure vieillissante
« Ce qui se passe au Japon confirme notre méfiance vis-à-vis de cette énergie » assurent Line et Clémence qui ont rejoint la manifestation antinucléaire, organisée hier place de la Victoire à Bordeaux par les militants écologistes. Pour Stéphane Lhomme, président de l'observatoire du nucléaire, « la seule façon d'assurer la sûreté nucléaire consiste à arrêter sa production ».Il considère la centrale de Blaye, jugée vieillissante, comme « une épée de Damoclès » La tempête de 1999 avait provoqué une inondation du site et un classement de niveau 2 (sur 7) selon les critères de l'INES, échelle internationale des événements nucléaires. « Les mesures de protections doivent être renforcées » estime Jacques Mangein, président de la commission locale d'information nucléaire du blayais. Il estime que les travaux qui ont élevé la digue aux abords de la centrale sont insuffisants et qu'il est nécessaire de surélever la route qui permet d'accéder à la centrale. Pierre Hurmic, élu vert, rappelle que Bordeaux, à 50 km à vol d'oiseau du site, est en première ligne et estime qu'il faut étudier une sortie du nucléaire.
la centrale en chiffres
La centrale nucléaire de Blaye a mis en service le premier de ses quatre réacteurs en 1981, elle couvre 1,2 fois les besoins en électricité de l'Aquitaine. Elle emploie 1200 salariés EDF et en moyenne, près de 300 prestataires en supplément. EDF l'estime viable jusqu'aux environs de 2021/2024.