S’unir pour garder la tête hors de l’eau
« Depuis 2000, il y a une baisse des installations. » Pourtant, en 2002, Florent Lecourt, alors âgé de 22 ans, n’a pas hésité à travailler sur une propriété viticole en fermage, à Rimons, dans l’Entre-deux-Mers. Pendant neuf ans, il peut ainsi cultiver ses vignes et obtenir gratuitement ses droits de plantation (un hectare pendant cinq ans pour les jeunes agriculteurs). Ces aides lui permettent de constituer parallèlement son propre domaine, sur un terrain dont il est propriétaire. « Quand je me suis installé, la crise commençait, mais on ne pensait pas que ça irait jusque là. » Mais, depuis le début, le jeune viticulteur a son stratagème pour conserver un revenu décent – même si celui-ci a baissé de 10 % avec la crise. Il est membre d’une Coopérative d’utilisation du matériel agricole (Cuma) et d’une cave coopérative. « Avec la cave, j’ai de bonnes garanties et du matériel que je ne pourrais pas acquérir, comme un chai par exemple, reconnaît Florent. Nous avons un partenariat avec des négociants qui nous informent du type de vin qu’ils souhaitent sur une parcelle et s’engagent à le vendre. L’an dernier, ils ont acheté un tiers de la production. » Et à un prix raisonnable, puisque le vin de la coopérative s’est vendu 1 018 e le tonneau (le prix indicatif du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux est de 938 e). Aujourd’hui trésorier au Syndicat des jeunes agriculteurs, Florent incite les adhérents à l’imiter, pour garder la tête hors de l’eau. Orianne Dupont
Cuma La Cuma propose à ses adhérents différents services, pour l’usage exclusif de leurs exploitations : matériel, ateliers, animaux, personnel... En échange, les adhérents souscrivent des parts sociales.