L’OG Festival veut « combler le trou béant » pour les (jeunes) fans de rap dans la métropole de Bordeaux

MUSIQUES URBAINES Osirus Jack, Joysad, MadeInParis… Pour sa première édition, le « OG Festival », qui se tient vendredi et samedi à Pessac, a réussi à attraper au vol de jolis noms de la scène française actuelle

Mickaël Bosredon
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Deleskevyzh Atchehoun , entouré de Léa Armijo (à gauche) et Léa Fernandes, un trio derrière le OG Festival, consacré aux musiques urbaines, et qui se tient à Pessac les 1er et 2 septembre.
Deleskevyzh Atchehoun , entouré de Léa Armijo (à gauche) et Léa Fernandes, un trio derrière le OG Festival, consacré aux musiques urbaines, et qui se tient à Pessac les 1er et 2 septembre. — Mickaël Bosredon
  • Le OG Festival, premier festival entièrement consacré aux musiques urbaines, accueille plusieurs têtes d’affiche de la scène rap française actuelle.
  • Ce nouveau rendez-vous qui s’installe sur la plaine des sports de Saige à Pessac, vise surtout un public plutôt jeune.
  • lI entend aussi offrir une caisse de résonance à la scène rap locale.

La plaine des sports du quartier Saige à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, va résonner au son du rap vendredi et samedi. Et du son de qualité, s’il vous plaît. Osirus Jack, Joysad, MadeInParis… Pour sa première édition, le « OG Festival », consacré aux musiques et à la culture urbaines, a réussi à attraper au vol de jolis noms de la scène française actuelle.


Des têtes d’affiche qui promettent d’enflammer la plaine des sports du Cosec. L’occasion aussi pour quelques groupes locaux de bénéficier, enfin, d’une caisse de résonance d’ampleur. Car les événements rap sur la métropole de Bordeaux, terre traditionnellement plus propice aux musiques rock et électroniques, se comptent sur les doigts de la main. Ce n’est pas Deleskevyzh Atchehoun, alias « Junior », un Béglais de 36 ans et figure de la vie associative bordelaise, qui dira le contraire. Avec ses deux comparses de l’association événementielle Danxome, Léa Fernandes, 25 ans, et Léa Armijo, 26 ans, ils ont remué ciel et terre pour que le OG Festival voie le jour.

« Peu de lieux où les fans peuvent se retrouver »

« La scène rap bordelaise est plutôt riche, mais hormis à la Rock School Barbey et au Rocher de Palmer, il y a peu de lieux où les fans peuvent se retrouver, explique Junior. C’est en me rendant compte de ce trou béant pour tous les jeunes de Bordeaux et des alentours, que l’idée de créer un rendez-vous régulier autour du rap m’est venue. »

C’est ainsi qu’en 2020 il lançait avec des partenaires Grand Popo, un bar associatif de nuit situé à côté de la place Fernand-Lafargue dans le centre de Bordeaux, et qui avait pour ambition de donner leur chance aux artistes rap locaux. « Très vite nos soirées rap étaient pleines, la preuve qu’il y a bien un public pour cela à Bordeaux ! » Le bar a toutefois été contraint de fermer ses portes au printemps dernier, n’ayant pas survécu à l’arrêté préfectoral interdisant la vente d’alcool dans les bars associatifs après 2 heures du matin.

« Faire plaisir aux enfants comme aux plus âgés »

Parallèlement, le Béglais continuait d’avancer ses pions pour son projet de festival rap. Après avoir essuyé des refus de plusieurs communes de la métropole, c’est finalement auprès de la ville de Pessac qu’il obtenait une oreille attentive. Un partenariat avec l’association pessacaise USCP était noué au mois de juin dernier. Il ne restait alors plus que trois mois pour l’organisation de l’événement. « Il faut vraiment avoir la foi ! » éclate de rire Junior.

Il ne s’agira pas à proprement parler du premier festival de rap dans la métropole, puisqu’il existe déjà Rest In Zik, qui a fêté cette année sa deuxième édition dans le quartier Saint-Michel à Bordeaux, avec notamment Passi parmi les têtes d’affiche. Un festival de qualité, souligne Junior, « mais le OG Festival entend toucher un public plus large, l’idée de base étant de faire plaisir aux enfants comme aux plus âgés : Ol’Kainry, Dany Dan, ce sera plutôt pour les 25-35 ans, et MadeInParis, Osirus Jack ou Joysad - originaire de Périgueux - pour les plus jeunes. »

Et il n’y aura pas que les concerts. « Il y a aussi toute la partie shatta dance hall, des DJ set d’inspiration afro-caribéenne qui vont venir s’intercaler avec les lives, explique Léa Armijo. Ce sont deux univers qui matchent bien, et on est certains que tout cela donnera une belle fête. » Entre 1.000 et 1.500 spectateurs sont attendus pour cette première édition. « Le plus important est tout d’abord de se faire connaître, ce qui donnera une impulsion pour la suite » assure Léa Fernandes. Des animations - tournois de basket, yoga… - auront également lieu autour de la plaine des sports durant ces deux journées.

OG Festival, vendredi 1er et samedi 2 septembre, rue des Résédas à Pessac. Ouverture des portes à 14 heures, concerts à partir de 17 heures. Tarifs : 30 euros la journée en « early bird » ou 35 euros sur place.