Bordeaux : Une plainte collective après les interpellations et gardes à vue du 1er mai

sécurité Douze organisations politiques et syndicales ont déposé une plainte collective ce mardi 6 juin pour entrave à la liberté de manifester, lors du défilé du 1er mai, à Bordeaux. Ce jour-là, 23 personnes dont quatre mineurs avaient été interpellés

Elsa Provenzano
Douze organisations politiques et syndicales ont déposé une plainte collective soutenu par huit autres organisations.
Douze organisations politiques et syndicales ont déposé une plainte collective soutenu par huit autres organisations. — E.Provenzano
  • Une plainte collective d’organisations politiques et syndicales de gauche a été déposée ce mardi 6 juin à Bordeaux pour entrave à la liberté de manifester le 1er mai dernier.
  • Plus d’une vingtaine d’interpellations avaient eu lieu, avec très peu de poursuites à la clé.
  • Les organisations dénoncent une répression grandissante des mobilisations sociales.

Des représentants d’organisations politiques et syndicales de gauche (la CGT Sud éduc’action, Solidaires 33, Révolution Permanente, Bordeaux en luttes, etc.) étaient ce mardi réunis à l’occasion du dépôt d’une plainte collective pour entrave à la liberté de manifester le 1er mai dernier. Ils se sont donné rendez-vous sur le parvis des Droits de l’Homme, près du palais de justice de Bordeaux, à l’endroit même où les manifestants avaient été nassés et chargés avant que le cortège ne soit finalement coupé en deux.

Vingt-trois personnes interpellées dont quatre mineurs

« Il y a eu cinq interpellations pendant la manifestation et ce sont elles qui ont motivé la charge, selon les arguments de la préfecture, commente maître Gabriel Lassort, un des avocats qui a rédigé la plainte. Or les cinq arrestations ont donné lieu à des classements sans suite, il n’y a eu aucune poursuite ». Au total, lors des rassemblements qui ont eu lieu par la suite pour dénoncer la répression lors de ce 1er mai, un rendez-vous syndical annuel, ce sont 23 personnes qui ont été interpellées dont quatre mineurs.

« Il y a eu une volonté de casser la manifestation mais aujourd’hui on voit de nouveau une unité se former », pointe maître Gabriel Lassort, qui se dit confiant sur le fait que « l’autorité judiciaire fasse la lumière sur ce qui s’est passé. » Il espère que d’ici trois mois,  des suites auront été données à cette plainte. Si ce n’est pas le cas, un juge d’instruction pourra être saisi.

« C’est une occasion de construire un front unitaire devant la répression générale qui est devenue monnaie courante, fait valoir Petra, de Révolution Permanente. Face à la criminalisation des luttes, cette plainte est une façon de ne laisser personne au bord de la route ». Dans leur communiqué, les organisations exiger la relaxe de toutes les personnes poursuivies dans le cadre du mouvement social.

A l’issue de la journée du 1er mai, la préfecture de la Gironde avait rapporté la présence d' « un groupe virulent qui a commis les premières dégradations (tags, bris de mobilier urbain, etc.) dans les rues de la ville. Les forces de l’ordre sont immédiatement intervenues et ont procédé aux premières interpellations pour dissimulation volontaire du visage sans motif légitime, lors d’une manifestation sur la voie publique accompagnée de troubles ou risques de troubles à l’ordre public. » Elle parle aussi d’une manifestation sauvage à partir de 13h45 avec des dégradations et feux de poubelles. Sollicitée par 20 Minutes, la préfecture n’a pas souhaité réagir au dépôt de plainte.