Bordeaux : Critiqué en ligne, un atelier maquillage pour enfants, animé par une drag-queen est soutenu par la mairie

Polémique Les animations sont programmées dans le cadre du mois de la petite enfance, jusqu’au 11 février

Elsa Provenzano
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Un atelier maquillage sensoriel, proposé par Serge, drag-queen, est au programme du mois de la petite enfance. (illustration)
Un atelier maquillage sensoriel, proposé par Serge, drag-queen, est au programme du mois de la petite enfance. (illustration) — South Agency
  • Une partie de la programmation du mois de la petite enfance de la ville de Bordeaux, animée par une drag-queen, a fait réagir sur les réseaux sociaux.
  • La ville de Bordeaux n’entend pas changer quoi que ce soit au programme, soucieuse de lutter contre les stéréotypes de genre, dès le plus jeune âge.
  • L’adjoint au maire en charge de la lutte contre les discriminations estime que ce sont des moments « de bienveillance et de tolérance », qui satisfont les familles.

Refusant de suivre l’exemple de Toulouse qui a réorienté une lecture drag initialement prévue pour un jeune public vers un public adulte, la ville de Bordeaux maintient son programme pour le mois de la petite enfance à Bordeaux, dont la thématique est cette année l’égalité fille/garçon et la lutte contre les stéréotypes de genre. Parmi les activités au programme : des lectures, des ateliers philos, du théâtre et un atelier de maquillage proposé par Serge, drag-queen, qui a suscité quelques réactions.

« Lutter contre tous les stéréotypes »

« A chaque fois qu’il y a un événement de ce genre, une lecture drag ou un atelier maquillage, il y a frange radicalisée de la population qui se lâche sur les réseaux sociaux et certains sites relaient, regrette Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux, chargé du handicap et de la lutte contre toutes les discriminations. On pense que pour travailler une société égalitaire et pour lutter contre tous les stéréotypes qui gangrènent notre société, il faut ouvrir les esprits des uns et des autres et ce, dès le plus jeune âge. »




C’est en particulier des membres de l’extrême droite qui se sont insurgés de cette programmation sur les réseaux sociaux. « Il nous apparaît inutile et douteux de "remettre en question les stéréotypes de genre" de très jeunes enfants par l'intermédiaire d'un homme travesti en femme », a commenté auprès de 20 Minutes Dany Bonnet, délégué départemental de Reconquête en Gironde, et auteur d'un tweet très relayé. 

 « Cette partie marginalisée imagine des choses qui sont très éloignées de la réalité, estime l’adjoint au maire de Bordeaux. Ce sont des temps de bienveillance de tolérance, comme j’ai pu le constater en assistant à des lectures drag, notamment en juin dernier, pendant le mois des fiertés ».

La programmation du mois de la petite enfance va se poursuivre jusqu’au 11 février, avec des équipes et des autorités en alerte, à la hauteur des « messages de haine », postés en ligne sur le sujet.

« On ne peut être déçus et stupéfaits par l’attitude du maire de Toulouse qui recule devant la fachosphère, a conclu Olivier Escots. Je compte lui envoyer un ou deux bouquins pour qu’il se fasse son idée. ».