Gironde : Dans la ville d’Ambès, le conseil municipal s’est déchiré et de nouvelles élections sont prévues
Politique Les 26 mars et 2 avril, les Ambésiens sont rappelés aux urnes
- Après la démission de plus d’un tiers du conseil municipal, des élections partielles sont organisées les 26 mars et 2 avril sur la commune d’Ambès, située sur la métropole bordelaise.
- La majorité du maire Kévin Subrenat (sans étiquette) s’est déchirée, notamment après la vente d’un terrain appartenant à la femme du premier adjoint.
- Trois candidatures ont été déclarées en vue du prochain scrutin : l’ancien premier adjoint, l’adjointe à la petite enfance qui est soutenue par le maire sortant, et un collectif divers gauche qui pourrait profiter de cette cacophonie à droite.
Les 26 mars et 2 avril prochains, de nouvelles élections municipales sont organisées sur la presqu’île d’Ambès, une commune de 3.000 habitants environ, située sur la métropole de Bordeaux. Le maire sortant Kévin Subrenat (sans étiquette) avait été élu en 2014, ravissant alors la commune à Maurice Pierre (PS), avant d’être réélu en 2020.
Un différend avec son premier adjoint Jean-Pierre Mazzon avait conduit à la démission de celui-ci et à quatre autres dans la foulée. L’opposition de gauche en avait profité pour se retirer elle aussi. Avec huit membres perdus au total, cela représentait plus du tiers de l’effectif du conseil municipal et a déclenché de nouvelles élections.
La vente d’un terrain a déclenché les hostilités
A la moitié de son second mandat, c’est la démission du premier adjoint, que le maire allait démettre de ses fonctions, qui a provoqué une scission dans la majorité et une cascade de démissions. « Il a eu l’audace de démissionner avant, pour espérer être un jour maire d’Ambès », commente Kévin Subrenat, le maire sortant, qui a fait le choix « personnel » de ne pas se présenter de nouveau.
Si des différends existaient déjà entre le maire et son premier adjoint c’est une vente immobilière qui a acté le divorce. « C’est un terrain agricole qui a été vendu à une communauté de gens du voyage », estime Kévin Subrenat, dont la majorité ne souhaitait pas une telle installation. Une affirmation qui fait bondir Jean-Pierre Mazzon : « Ce terrain-là appartient à ma femme, c’est un terrain privé et cela ne regarde personne, s’agace-t-il. Il n’a pas été vendu à des gens du voyage, mais à une personne d’origine espagnole ». Pour l’instant, le terrain est inoccupé.
Trois candidatures déclarées
A 67 ans, Jean-Pierre Mazzon n’a pas renoncé à la politique après sa démission. « J’ai décidé de me présenter à la tête d’une liste sans étiquette, car je respecte beaucoup d’Ambésiens et, sans me jeter des fleurs, c’est un peu grâce à moi qu’il a été élu ce monsieur, explique-t-il. Le maire a bien été désavoué sur sa mauvaise gestion et son management. »
Si le maire sortant ne se présente pas, il soutient la candidature de Sandrine Villenave, son adjointe à la petite enfance depuis trois ans. « Je n’étais pas prédestiné, mais on n’a pas envie de tout laisser tomber, commente-t-elle. Les équipes m’ont soutenu et on va prendre le taureau par les cornes pour garder notre mairie. »
Préparatrice en pharmacie de la petite commune, elle est du cru et espère que cela jouera en sa faveur puisque l’opposition a souvent reproché au maire sortant son manque de connaissance du territoire. « Je ne ferai pas campagne à leur place, je serai seulement un soutien, assure Kévin Subrenat. Pour l’instant ils sont assez nombreux, il n’est pas question que je sois sur la liste. »
Sandrine Villenave fait par exemple de la réhabilitation de la cour de l’école une de ses priorités fortes. Jean-Pierre Mazzon, à la tête de la liste Ambès pour tous 2023, partage ce point de vue, mais ajoute « il faut aussi que ce soit chiffré correctement ». Si elle est élue, Sandrine Villenave reprendrait le siège (divers droite) de Kévin Subrenat à la métropole.
Sur fond de ces luttes intestines, la campagne promet d’être mouvementée et pourrait profiter in fine à l’opposition divers gauche, fédérée autour du collectif Ambès Ensemble 2023. Dans un communiqué, il a réagi à l’annonce de retrait du maire : « Pour nous, cette annonce ne change rien puisque, au-delà du Maire, ce sont bien les politiques municipales pour les services publics et les choix politiques faits que nous voulons réorienter vers une alternative solidaire, écologique et humaniste. »