Immobilier à Bordeaux : « On ne peut pas parler de baisse des prix en 2022 »
Notaire S’il n’y a plus de hausse généralisée de l’immobilier à Bordeaux, il y a des réajustements entre quartiers et dans certains d’entre eux, les prix augmentent encore, selon la chambre des notaires de la Gironde
- Selon les chiffres de la chambre des notaires de la Gironde, établis entre le 31 octobre 2021 et le 31 octobre 2022 dans l’ancien à Bordeaux : le prix des maisons a augmenté de 5, 4 % et celui des appartements de 0,6 %.
- Si l’heure n’est plus à une hausse généralisée dans tous les quartiers bordelais, il y a une stabilisation dans certains, un léger recul des prix dans d’autres et une hausse qui se poursuit dans les plus côtés.
- A l’échelle du département de la Gironde, sur la même période, le prix des appartements a augmenté de 3,4 % et celui des maisons de 7 %, notamment porté par une croissance démographique importante.
Après des années de hausse soutenue des prix de l’immobilier à Bordeaux, la tendance se serait inversée en 2022 si l’on en croit certaines publications récentes, dans la presse. C’est aller un peu vite en besogne pour maître Matthieu Vincens de Tapol, président de la chambre des notaires de la Gironde. Selon les chiffres dont il dispose, établis entre le 31 octobre 2021 et le 31 octobre 2022 dans l’ancien à Bordeaux : le prix des maisons a augmenté de 5,4 % et celui des appartements de 0,6 %.
« Ces dernières années, on a eu une hausse généralisée et là, le marché se stabilise c’est-à-dire qu’il n’y a plus de hausse dans tous les quartiers, tous les secteurs pour tous les biens, et un tri est fait par les acquéreurs entre les prix justifiés et injustifiés », avance maître Matthieu Vincens de Tapol.
Des réajustements entre les quartiers bordelais
Cette situation se traduit par une légère baisse dans certains quartiers comme à la Bastide où le prix des maisons anciennes a baissé de 0,8 % ou à Caudéran-Primrose où celui des appartements s’est tassé à -0,3 %. Dans ce dernier quartier, les prix sont en plus net recul pour les maisons anciennes (-7,8 %). Le prix des appartements est aussi un peu en retrait dans le secteur Capucins-Victoire (-1,4 %). Mais, de belles hausses sont aussi à relever sur les maisons anciennes de Bacalan (+12,7 %), des Chartrons (+7,3 %) et de Saint-Seurin (+6 %).
Pour les appartements anciens, on peut parler de stabilité pour les Chartrons (+1,2 %), Hôtel de ville/Quinconces (+1,1 %) et de vraie hausse pour Saint-Seurin/Fondaudège, avec + 5,6 %. « Les prix qui montent ce n’est pas terminé partout mais le changement c’est qu’on observe une stabilité dans certaines zones », résume le président de la chambre. A son sens, la forte tension sur le marché locatif explique en partie qu’il n’y ait pas eu de baisse du prix des appartements sur Bordeaux.
Pas de baisse non plus sur la métropole et la Gironde
« On a eu une baisse de volumes au dernier trimestre, en raison du durcissement des conditions de financement mais on n’a pas plus de la moitié des quartiers dont les prix baissent, on ne peut donc pas parler de baisse de prix », souligne le notaire. Il rappelle que les signes annonciateurs de la poursuite de cette hausse avaient été décelés par la profession, dès janvier 2022. La tendance est globalement la même sur la métropole de Bordeaux, sur laquelle la pression démographique devrait continuer. Les acquéreurs pourraient hésiter à allonger leurs déplacements dans un contexte de crise énergétique. En 2022, les prix des maisons sont par exemple en hausse de 10 % à Mérignac, deuxième ville de l’agglomération après Bordeaux.
A l’échelle de la Gironde, sur la même période du 31 octobre 2021 au 31 octobre 2022, le prix des appartements en Gironde a augmenté de 3,4 % et celui des maisons de 7 % notamment porté par une croissance démographique importante, de l’ordre de 10.000 habitants supplémentaires par an. Les prix des maisons s’orientent aussi à la hausse dans des communes comme Saint-Jean-D’Illac (+ 5 %), Tresses (+13,5 %). Et au global, les prix sur le Bassin d’Arcachon ont bondi de 15 % notamment au sud avec +13,8 % à Biganos, + 12,5 % à Lanton, + 14,4 % à Mios et même + 15,8 % à Audenge.
« Je ne vois pas un écroulement des prix sur la Gironde, conclut le président de la Chambre. Pour moi, une baisse de prix c’est quand des clients ont acheté un certain prix et qu’ils revendent à perte, cela je ne l’ai vu dans aucun dossier. » Les notaires livreront leurs chiffres affinés sur l’ensemble de 2022, à la fin du mois de février.