Bordeaux : Les rues vont devenir peu à peu piétonnes devant les écoles
MOBILITE La mairie de Bordeaux commence avec sept écoles dont les rues vont être rendues piétonnes, définitivement ou aux horaires d’entrées et de sorties selon les cas, dès ce mois de juin
- La mairie veut progressivement rendre les rues desservant les écoles piétonnes pour y apaiser la circulation.
- La piétonnisation commence dès ce mois de juin pour sept écoles de la ville.
- Pour certaines, c’est seulement aux heures d’entrées et de sorties des écoliers que le secteur sera interdit aux voitures.
Ce jeudi, piétons, vélos et trottinettes, peuvent prendre toutes leurs aises sur la rue Cazemajor, rendue piétonne, sans guetter l’arrivée des voitures bloquées par des barrières. « Je trouve ça super. Nous, on se déplace le plus possible à vélo et à pied dans Bordeaux, et tout ce qui va vers la limitation de la voiture et qui favorise la respiration en ville c’est génial, réagit Aude, maman de Marion 9 ans et Léa, 7 ans toutes deux scolarisées à l’école élémentaire Cazemajor. C’est un temps de partage, de discussion avec les enfants d’aller à l’école à pied, c’est chouette. »
Ce sont les parents d’élèves qui ont sollicité la maire du quartier, Fannie Le Boulanger, pour rendre cette rue définitivement piétonne. Comme deux écoles s’y font face, et qu’au bout on trouve un lycée, c’est une configuration idéale, sans riverains, qui explique qu’elle soit l’une des sept premières rues à bannir les voitures dès ce mois de juin. A partir de 2022, la mairie veut aménager la piétonnisation de 15 à 20 écoles par an pour atteindre 80 % des rues d’école en 2026. Certaines le seront définitivement si possible, d’autres aux horaires d’entrées et de sorties des écoliers.
Un espace que les enfants devront s’approprier
« La rue Cazemajor va devenir définitivement piétonne après une période d’adaptation pendant laquelle il y aura des barrières pivotantes et d’ici quelques semaines il y aura une barrière fixe avec une clé débrayable pour les services de secours de livraison etc. » , précise Sylvie Schmitt, adjointe à l’éducation l’enfance et la jeunesse. A terme, l’idée est de végétaliser au maximum la rue, mais aussi d’installer des bancs, des marelles, pour que les enfants puissent jouer pendant que les parents discutent.
Pour Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés le premier enjeu de cette mesure relève de la santé publique. De nombreux établissements se retrouvent avec des dépassements de normes d’exposition à différents polluants. « Nous ne pouvons plus faire comme si nous ne savions pas ça, c’est terminé », assure-t-il. Mais la mairie porte aussi la volonté d’amorcer des changements de comportements dès l’enfance, en inculquant une « autre culture ».
Difficultés à prévoir dans certains secteurs
Devançant les défenseurs de la voiture en ville, l’adjoint veut clarifier les choses : « On veut éviter les voitures de transit, celles qui utilisent la rue de l’école juste pour aller plus vite. En revanche, les gens qui utilisent la voiture pour des questions de handicap, professionnelles ou parce qu’ils vivent dans le quartier doivent pouvoir utiliser les rues d’une manière beaucoup plus fluide. »
Si à Cazemajor l’absence de riverains et la configuration des écoles, situées l’une en face de l’autre a beaucoup facilité les choses, il y a fort à parier que dans d’autres rues la piétonnisation pourrait être moins bien accueillie.