Explosion à Bordeaux : « J’ai entendu un bruit sourd comme un orage, puis des débris sont tombés »
REPORTAGE Une violente explosion est survenue ce samedi matin dans le quartier des Chartrons à Bordeaux. Un homme de 89 ans a été transporté en urgence absolue au CHU, le corps de sa femme a été sorti des décombres dans l'après-midi
- Une explosion a entièrement soufflé le premier étage d’un immeuble ce samedi matin dans le quartier des Chartrons à Bordeaux.
- Le bilan fait pour l’instant état d’une personne grièvement blessée, et d’une autre disparue.
- Onze habitants ont été évacués.
Un mort et un blessé grave, c'est le bilan après la violente explosion survenue samedi matin au 66, rue Borie, dans le quartier des Chartrons à Bordeaux, vers 8h30. Portée disparue depuis samedi matin, une dame âgée de 88 ans a été retrouvée dans les décombres samedi peu avant 16 heures, sans vie. Son mari, 89 ans, avait été transporté en urgence absolue au CHU de Bordeaux dans la matinée. Son état s'était amélioré samedi soir.
« Je dormais, et un énorme bruit m'a réveillée, raconte à 20 Minutes Lisa Esquerre, qui habite en face, au 63, rue Borie. Au début, je pensais que c'était dans notre immeuble, vu le bruit que cela avait fait. Puis il y a eu des éboulements. Je suis vite sortie, j'étais l'une des premières dans la rue, j'ai vu mes voisins en panique aussi. Puis j'ai vu en face ce monsieur, actuellement à l'hôpital, qui demandait de l'aide, au milieu des décombres. Je voyais juste sa tête, pleine de sang, et il criait, il disait que sa femme n'était pas loin, il demandait qu'on l'aide. Puis les pompiers sont très vite arrivés... »
« Ma fenêtre a explosé, il y avait du verre partout »
« Je dormais tranquillement quand j’ai entendu un bruit sourd qui ressemblait au début à un orage, indique de son côté à 20 Minutes un voisin direct, Clément Papeil, 22 ans. puis des débris sont tombés pendant plusieurs secondes. Ma fenêtre a explosé, il y avait du verre partout. J’ai regardé à l’extérieur, j’ai vu un nuage de poussière, des débris, je n’ai pas réfléchi une seule seconde, j’ai dit à ma copine : « Allez, on prend nos affaires et on trace. »
« En sortant, j’ai vu des débris partout, poursuit-il… Je ne savais pas ce qui était arrivé, et à ce moment on pense à plein de choses, aux attentats, ou à ce qu’il s’est passé à Beyrouth au Liban. Puis la pression est retombée petit à petit. Après, on a pu en discuter avec les pompiers, on a été pris en charge, ça va mieux. Moi je vais être relogé chez des amis, mais la métropole a demandé à tout le monde s’il y avait des besoins en relogement. »
« Le périmètre a été sécurisé »
Un relogement a en effet été proposé aux onze habitants des deux immeubles voisins, qui ont été évacués, les bâtiments ayant été touchés par le souffle de l’explosion. Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a assuré sur Twitter que « tous les services publics sont mobilisés : pompiers, police, services municipaux. »
Le lieutenant-colonel des sapeurs pompiers de la Gironde, Philippe Esselin, indique de son côté que « le périmètre a été sécurisé, car une telle explosion peut avoir des conséquences plusieurs heures après. » « Une explosion dans un quartier dense comme celui des Chartrons aurait pu entraîner des dégâts bien plus importants », ajoute Delphine Balsa, la directrice de cabinet de la préfète de la Gironde.
Des bouteilles de gaz sorties des lieux du sinistre
« Nous avons subi une très importante explosion, explique-t-elle, survenue dans un garage automobile, avec une habitation en retrait et un étage, qui a été complètement soufflé. La maison s’est effondrée. » Les secours étaient dans un premier temps à la recherche de deux personnes, la femme de l’homme blessé, et le garagiste. Ce dernier s’est toutefois présenté aux autorités dans la matinée, sain et sauf. « Nous pensions au départ que l’activité de garage aurait pu aussi être une des causes de l’explosion, poursuit Delphine Balsa, on serait plutôt sur une fuite de gaz mais il faut que l’enquête progresse ».
Régaz-Bordeaux indique avoir été contacté par les pompiers à 8h52. Un technicien est arrivé sur les lieux à 9h05. « À la demande du SDIS, le réseau de gaz a été fermé dans le quartier à 9h53. L’immeuble au n° 66 de la rue Borie n’est plus raccordé au gaz naturel depuis avril 2013. » En revanche, « des bouteilles de gaz ont été sorties par les pompiers sur le lieu du sinistre. »
En tout, cinq équipes cynophiles se sont relayées pour retrouver la femme disparue, dont le corps a été sorti des décombres dans l'après-midi peu avant 20 heures.