Bordeaux : La première ligne du RER métropolitain entre Libourne et Arcachon sera sur les rails dès le mois de décembre
TRANSPORTS•Les villes de Libourne et Arcachon seront connectées dès le mois de décembre, grâce à un TER qui effectuera cette liaison en marquant un arrêt en gare de Bordeaux. Il s’agit de la première pierre du projet de RER métropolitainMickaël Bosredon
L'essentiel
- Le projet de RER métropolitain, consiste à connecter par le TER des villes de Gironde entre elles, sans changer de train en gare de Bordeaux.
- La première à entrer en service sera la ligne Libourne-Arcachon, dès le mois de décembre.
- Avec un train par jour, l’offre sera dans un premier temps modeste, mais montera en puissance pour proposer un train tous les quarts d’heure en heures de pointe, d’ici trois à quatre ans.
La première ligne du projet de RER métropolitain devrait être lancée dans le courant du mois de décembre. Selon nos informations, la ligne de TER entre Libourne et Arcachon via Bordeaux, entrera en service à la fin de l’année, tout d’abord avec sept trains par semaine – soit un par jour – avant de monter en puissance dans les prochains mois et les prochaines années.
« Nous allons effectivement procéder au démarrage de ce qu’on appelle la diamétralisation sur cette ligne dès le mois de décembre », confirme à 20 Minutes Renaud Lagrave, vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des transports.
La diamétralisation, c’est le cœur du projet de RER métropolitain : permettre à la SNCF de faire correspondre des villes girondines entre elles, par exemple Libourne avec Arcachon, ou Langon avec Saint-Mariens, en passant par Bordeaux. La gare de Bordeaux ne sera plus, ainsi, un simple terminus pour ces villes, mais un arrêt pour une correspondance. Cinq lignes doivent composer le RER métropolitain, d’ici à 2028, l’objectif étant de diminuer le trafic routier en direction de la métropole.
« Cela va permettre à Libourne de devenir une véritable ville étudiante »
« Sur cette ligne Libourne-Arcachon, les sept trains diamétralisés à compter de décembre marqueront un arrêt d’environ sept minutes en gare de Bordeaux, poursuit Renaud Lagrave, puis repartiront avec des arrêts à Pessac, Cestas avant de filer sur Arcachon. C’est le début, mais l’idée c’est de passer plus tard à un train toutes les demi-heures en heures de pointe, puis tous les quarts d’heure d’ici trois ou quatre ans. »
Contacté par 20 Minutes, le maire de Libourne et président de la Cali (Communauté d’agglomération du Libournais) Philippe Buisson, qui confirme l’entrée en service de la ligne pour la fin de l’année, se dit évidemment ravi. « Cette ligne effectuera Libourne-Pessac sans rupture de charge [sans changement de train] en gare de Bordeaux, c’est cela qui est fondamental. Cela va permettre à Libourne de devenir une véritable ville étudiante, car nous allons pouvoir héberger des étudiants qui font leurs études à la fac à Pessac ou Talence, en étant à moins d’une heure porte à porte du campus universitaire. Quand on connaît les problèmes d’hébergement sur la métropole de Bordeaux, Libourne devient une ville qui offre un potentiel nouveau. Aujourd’hui ce n’est pas le cas, car avec le train il faut descendre en gare de Bordeaux puis prendre un tram jusqu’au campus ; il y a une rupture de charge, le trajet est long et pas confortable. »
Raccourcir le temps d’arrêt à Bordeaux
Si les étudiants pourront donc descendre en gare de Pessac, le projet de cette ligne prendra toutefois toute sa mesure à la réouverture de la gare de Talence-Médoquine, prévu pour 2023.
Quant à la connexion avec Arcachon, « là, c’est un autre intérêt : cela rapproche Libourne de la plage, se félicite également Philippe Buisson. Ce qui est bien aussi, car cela va amplifier l’attractivité de notre territoire ». Renaud Lagrave demande toutefois que, pour le parfait fonctionnement de la ligne, le temps d’arrêt en gare de Bordeaux soit raccourci. « Nous discutons encore avec la SNCF sur ce point. »
Renforcement de l’offre TER en décembre avec 74 trains en plus par semaine
« Parallèlement, ajoute Renaud Lagrave, nous proposerons dès le mois de décembre également, un renfort de l’offre par rapport à ce qu’il y a aujourd’hui, avec quatre allers-retours de plus au départ de Libourne. »
En tout, la région et la SNCF vont proposer à partir du mois de décembre 74 trains TER supplémentaires par semaine, entre Bordeaux et Libourne, Arcachon, Saint-Mariens et Langon, soit quatre des cinq branches qui composeront à terme le RER métropolitain. « Il y aura donc une très grosse offre supplémentaire pour les usagers à la fin de l’année », se félicite Renaud Lagrave.
Prochaine ligne du RER entre Langon et Saint-Mariens
« Ce qui est fondamental pour la réussite de cette ligne, c’est la fiabilité, insiste de son côté Philippe Buisson, c’est pourquoi le projet global du RER s’accompagne de renfort en matière d’infrastructure, qu’il s’agisse des voies ou de l’ouverture de nouvelles gares. Il nous faudra aussi des trains plus capacitaires, pour davantage de confort, ce qui passera probablement à terme par des trains à double-niveau. »
La prochaine ligne à entrer en service devrait être celle entre Langon et Saint-Mariens, indique à 20 Minutes le président de la métropole Alain Anziani. « Même si ce ne sera pas la plus simple », prévient-il. Il faudra notamment effectuer des travaux en gare de Saint-Mariens pour permettre le retournement des trains, explique Renaud Lagrave. Le financement d’études devrait être voté lors du prochain conseil de métropole, le 25 septembre.