Municipales 2020 à Bordeaux : Nicolas Florian liste ses projets pour la Garonne

ECONOMIE En pleine campagne des municipales, le maire a listé ses promesses pour faire de la Garonne le véritable neuvième quartier de Bordeaux

Marion Pignot
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Nicolas Florian (à gauche) a reçu les acteurs du fleuve, mardi 25 février 202, pour leur présenter ses principaux projets d'aménagement et de développement la Garonne.
Nicolas Florian (à gauche) a reçu les acteurs du fleuve, mardi 25 février 202, pour leur présenter ses principaux projets d'aménagement et de développement la Garonne. — Marion Pignot
  • Devant 75 partenaires et opérateurs du fleuve, Nicolas Florian (LR), maire de Bordeaux, a déroulé ses trois objectifs pour dynamiser la Garonne et en faire un neuvième quartier.
  • Hausse des activités économiques et portuaires mais aussi développement des navettes fluviales sont au programme.
  • Le maire sortant veut lancer ses chantiers dès le résultat du scrutin des municipales.

Trois objectifs pour un neuvième quartier. Mardi après-midi, Nicolas Florian (LR), actuel maire de Bordeaux et candidat à sa succession, a listé ses promesses pour faire de la Garonne un véritable quartier, avec « ses habitants, ses logements et son incarnation administrative ». Un neuvième quartier qui aurait pour mission de désengorger les routes de la métropole, d’en finir « avec la congestion automobile ».

Pour cela, le maire et son équipe voient les choses en grand. Devant 75 partenaires et opérateurs du fleuve (restaurateurs, fret, etc.), Nicolas Florian a déroulé ses trois objectifs : faire de la Garonne un « vecteur de déplacements urbains », développer l’activité économique du fleuve « sous-utilisé » et redonner du corps au port de Bordeaux.

« Une traversée transversale mais aussi longitudinale du fleuve »

Trois Batcub ne suffisent plus. Avec plus de 400.000 voyageurs par an, parmi lesquels 60 % de touristes, les navettes craquent et Nicolas Florian promet donc une hausse de l’exploitation. Au programme, un temps de montée et de descente réduit, une multiplication du nombre de navettes et de fréquences, des bateaux plus gros (jusqu’à 150 places) et des pontons partout… vraiment partout.

Selon le plan dessiné et présenté, 22 stations devraient être créées pour « une traversée transversale mais aussi longitudinale du fleuve », a précisé Stephan Delaux, adjoint au maire chargé de la vie fluviale, qui a assuré que toutes découlent « d’une réflexion commune avec les opérateurs du fleuve et d’études approfondies ». L’équipe en place, maire en tête, rêve alors d’une « navette partant de Villenave-d’Ornon et desservant le centre-ville de Bordeaux » ou d’une autre arrivant de Cadaujac, voire de Parempuyre.

Une barge transporte des tronçons de l'A380 sur la Garonne, à Bordeaux le 25 février 2020.
Une barge transporte des tronçons de l'A380 sur la Garonne, à Bordeaux le 25 février 2020. - Marion Pignot

Et l’on parle également de « réhabilitation du fret » laissé à « l’abandon ». « Nous misons sur l’acheminement de victuailles et de marchandises. Imaginons que la tomate de Marmande puisse nous parvenir directement par barges en évitant le détour par Rungis », a précisé Nicolas Florian qui souhaite également « redonner un peu de tonnage » au port de Bordeaux, dynamiser le secteur des croisières maritimes et fluviales ou même faire du port une plateforme logistique mondiale du vin. Et le maire d’égratigner au passage les projets « démagos » de ses concurrents qui veulent réguler les accès à la Garonne « sans tenir compte des marées » ou faire une passerelle piétonne qui « empêcherait toute navigation ».

Une grande jetée de près de 350 mètres

Reste alors à améliorer plus encore le quartier des Bassins à flot où le Musée Mer Marine comme la Base sous marine pourraient être accessibles par bateau. Sans oublier un projet de grande jetée de près de 350 mètres. « Alain Juppé a voulu libérer les quais, je veux aujourd’hui que les Bordelais prennent possession du fleuve », a lâché Nicolas Florian. Que trouvera-t-on sur cette jetée du Parc des sports dont l’esthétique, selon Stephan Delaux, « devrait être spectaculaire » ? Une capitainerie, les sièges de clubs nautiques ou encore un restaurant pour les écoles de tourisme et de sommellerie.

« C’est un projet ambitieux, commente en fin de réunion Jacques Garrissou (entreprise Balineau). On attend depuis longtemps l’aménagement du fleuve. Pour nous, c’est du boulot sur le long terme, de l’activité alors on ne va pas dire "non". C’est aussi la première fois qu’on est invités et concertés. Maintenant, on aimerait entrer dans le concret, que ça s’accélère. »

Le rendez-vous est pris en 2023 avec la délégation de service public (DSP) qui rythme la rédaction du cahier des charges, « un ultimatum », selon Nicolas Florian qui assure également que les chantiers seront lancés « dès le lendemain du scrutin des municipales ». « Honnêtement, c’est séduisant. On a envie d’y croire, lâche Smail Bouazzouni, restaurateur à Camblanes (Maison du fleuve) et propriétaire du vedette-restaurant Esprit Garonne. En vingt ans, on nous a fait deux Batcub et une dizaine de pontons, alors si on a tout ça sur une mandature, c’est joli. »