Bordeaux: «Cela aurait pu être moi», une marche a eu lieu ce dimanche en hommage au jeune livreur à vélo tué sur la route
RASSEMBLEMENT Ce dimanche, une centaine de personnes se sont réunies pour une marche en hommage à Franck Page, 18 ans, décédé le 17 janvier dans un accident de la route alors qu’il effectuait une livraison à vélo…
- Une marche en hommage à Franck Page, un jeune livreur de 18 ans qui est décédé le 17 janvier à Pessac, a été organisée ce dimanche dans les rues de Bordeaux.
- De nombreux livreurs ont participé à la marche pour soutenir la famille et les proches du jeune homme.
C’est le premier livreur à vélo qui perd la vie dans l’exercice de son travail à Bordeaux. Ce dimanche, une centaine de personnes environ se sont réunies sur la place de la Victoire, lieu de départ de la marche organisée en hommage à Franck Page, jeune étudiant de 18 ans, qui est décédé dans un accident de la route le 17 janvier alors qu’il livrait un plat à vélo pour la plateforme Uber Eats.
L’accident s’est produit à 12h10 sur l’avenue Antoine-Becquerel à Pessac, où le jeune livreur a été percuté par un camion. La police a lancé un appel à témoins le 18 janvier et l’enquête se poursuit. Le cortège a défilé silencieusement dans les rues de Bordeaux, parfois sous une pluie battante.
« C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès du coursier, a réagi un porte-parole d’Uber eats dans un communiqué. Nos pensées vont à ses proches et à sa famille. Toute l’équipe Uber Eats est particulièrement touchée par cet accident. Nous sommes en contact avec la famille afin de les assister dans leurs démarches avec AXA en respectant leurs souhaits et avec les autorités afin de les assister dans leur enquête. »
Un soutien apporté par la profession
La famille et les proches du jeune homme ont ouvert la marche, brandissant une banderole où il est écrit « Hommage à Franck Page, étudiant décédé pendant une livraison à vélo ». De nombreux coursiers ont participé en signe de soutien. « On a proposé de l’aide à la famille pour organiser une marche », explique Arthur Hay, livreur à vélo. « On fait le même taf, je suis étudiant aussi, cela aurait pu être moi, commente avec émotion Atif, 23 ans. Il était au mauvais endroit au mauvais moment ». Son vélo à côté de lui, il ajoute : « Je pense qu’il faut responsabiliser les plateformes et éviter d’envoyer les livreurs dans des zones dangereuses, par exemple trop proches de la rocade. »
La plateforme précise que dans l’application Uber Eats, la navigation est assurée via Google Maps et est paramétrée directement pour afficher les itinéraires accessibles à vélo. Un message d’alerte est envoyé au livreur s’il se trouve sur une route non accessible aux cyclistes. Lors de l’accident, le coursier était bien sur l’avenue Antoine-Becquerel, autorisée aux vélos, et pas sur la rocade, précise-t-elle.
« Les applications baissent la tarification des courses, alors il faut parcourir de plus grandes distances et aller de plus en plus vite pour que ce soit rentable », déplore Hélène, 25 ans, coursière depuis un an et demi. Au quotidien, elle essaie d’éviter les secteurs où il y a trop de travaux, de bus et de camions. « On n’est pas assez payé pour les risques qu’on prend », estime-t-elle. Quand elle a commencé, elle raconte que les trajets extra-boulevards n’existaient pas mais qu’ils se développent depuis quelques mois puisque les zones de livraison s’étendent progressivement sur la Métropole.