Bordeaux: Chats, chiens, perroquets...On a été visiter un cimetière pour animaux
ANIMAUX Et ça ressemble beaucoup à un cimetière classique…
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- A Cadaujac, près de Bordeaux, Sophie Azeau s’occupe d’un cimetière pour animaux depuis vingt ans
- L’endroit possède environ 200 caveaux et sert aussi de crématorium
On arrive sur les lieux par une petite allée de graviers comme on en trouve dans tous les cimetières de France. A gauche, des dizaines de tombes plus ou moins fleuries. A droite, le « jardin du souvenir » où certains propriétaires d’animaux décident de déposer les cendres de leurs compagnons plutôt que de les emporter avec eux.
Le seul crématorium de la région
Sophie Azeau est la maîtresse des lieux depuis vingt ans : « j’ai repris une affaire qui avait dix ans. Le crématorium existe donc depuis un moment ». Car au-delà du cimetière animalier se trouve un four crématoire où les animaux sont incinérés de façon individuelle. C’est d’ailleurs pour ce traitement particulier que beaucoup de propriétaires d’animaux décident de se rendre au cimetière de Cadaujac.
En cette matinée de juillet, une femme est venue apporter la dépouille de son chien. Très émue, elle prend son temps pour faire ses adieux à son animal puis va choisir une urne dans le petit bureau du cimetière. « Il y en a de toutes les tailles et pour tous les goûts », précise Sophie Azeau.
L’artisane précise que s’il y a d’autres cimetières pour animaux dans la région (Bayonne ou Niort), elle est la seule à disposer d’un crématorium : « J’ai des gens qui viennent de partout car peu de centres proposent ce service. C’est rapide et individuel. Et je peux en avoir quatre dans la même journée ».
Un cercueil pour poisson
Côté cimetière, environ 200 caveaux ont été creusés les uns à côté des autres. « Il y en a un peu plus de 100 qui sont occupés ». On y trouve uniquement des animaux domestiques et majoritairement des chats et des chiens. « J’ai aussi quelques oiseaux, un ou deux perroquets. Et j’ai un poisson japonais depuis peu. On l’a enterré dans une petite boîte à vin que les propriétaires avaient coupé en deux parce que c’était un peu compliqué pour faire un cercueil ».
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Les concessions se paient à l’année, tous les dix ans ou… à perpétuité « de façon à ce que personne n’y touche jamais ». Dans le cimetière, cette option n’a été prise que pour quatre ou cinq tombeaux. Car réserver une tombe pour l’éternité à son animal s’avère coûteux : « Il faut compter dans les 4 000 euros » quand le tarif s’élève à 96 euros pour un an.
Cinq ou six humains
Le prix est le même pour ceux qui souhaitent déposer l’urne d’un humain dans l’un de ces caveaux. Car -fait surprenant- certains maîtres ont décidé de reposer aux côtés de leurs fidèles compagnons. « Au total, il doit y en avoir cinq ou six ici ».
La demande se fait via un acte notarié : « Il y a un arrêté préfectoral qui nous permet de le faire. Il faut juste faire une déclaration à la mairie de la commune où on est né », précise Sophie Azeau.
Mais les propriétaires qui font ce choix restent rares. En revanche, beaucoup passent régulièrement fleurir les tombes de leurs anciens animaux : « Chaque concessionnaire a sa clé, ce qui leur permet d’avoir une certaine liberté. Ils peuvent venir quand ils le souhaitent ». Et comme dans n’importe quel cimetière, messages de condoléances et bouquets colorés donnent un peu de vie à ce lieu où reposent tant de défunts félins et canins.