Bordeaux: A Mérignac, Ixxi Techside planche sur les applications du transport de demain
INNOVATION Aide au guidage des voyageurs, lutte contre la fraude... Ixxi Techside, filiale de la RATP, met au point tout un tas de nouvelles applications smartphone qui vont servir les transporteurs, et la clientèle...
- Parmi les nouveautés, Ixxi Techside est en train de développer Bi-Mo, une appli qui permet d'acheter et valider son billet, avec un QR Code infalsifiable
- A l'échelle de Bordeaux Métropole, la filiale de la RATP doit tester cette année deux applications, dont une pour inciter les automobilistes à se reporter vers les transports en commun
Implantée depuis fin 2016 à Mérignac, Ixxi Techside connaît un fort développement. 20 Minutes a rencontré sa présidente, Véronique Fontalirant. Interview.
Ixxi est une filiale de la RATP, quel est son rôle ?
Ixxi a été créée en 2010 pour exporter le savoir-faire de la RATP en matière de services de transport intelligent. Nous sommes déjà présents dans une dizaine de pays et l’ambition de la RATP est qu’Ixxi exporte ce savoir-faire dans le monde entier. Nous sommes spécialisés dans la conception, le développement et la maintenance de systèmes billettiques, de systèmes d’informations voyageurs, et de systèmes d’aides à l’exploitation (gestion des matériels roulants, régulation…) Et Ixxi a ouvert une filiale à Mérignac fin 2016, Ixxi Techside, pour le développement et l’innovation dans tous ces domaines.
Quelles sont les innovations sur lesquelles Ixxi Techside travaille ?
Nous sommes en train de développer une application sur smartphone, Bi-Mo, qui permet d’acheter et valider son billet, et qui génère un QR Code hyper sécurisé, dynamique et infalsifiable. Il change d’apparence toutes les trente secondes, donc fini les copiages d’un QR Code qu’on se passe d’un téléphone à l’autre. Cela réduit considérablement la fraude. Nous avons été les premiers à le faire. Le produit existe, on est en train de le commercialiser, je ne peux pas vous dire auprès de quel réseau, mais il sera présent dans au moins quatre réseaux d’ici à fin 2017.
Vous travaillez aussi sur la problématique de la fraude ?
Oui, nous avons développé une application qui s’appelle Urban Flows. Elle cartographie le trafic et la fraude et va permettre aux autorités organisatrices de transport et aux transporteurs de mieux connaître leur trafic, mieux savoir comment ce trafic évolue au fil de la journée, et où est localisée la fraude dans le temps et dans l’espace. Nous collectons les données de validation et les données de comptage des voyageurs, et nous rapprochons les unes des autres pour déterminer combien de personnes sont montées et celles qui ont validé. Et ce traitement de gros volume de données permet de visualiser où est la fraude, comment elle se déplace, comment elle évolue, en fonction de la tranche horaire, en fonction de la météo… On sait en effet que les jours de mauvais temps, des gens qui se rendent habituellement au travail à pied, peuvent monter dans le bus ou le tram sans forcément valider. Donc on sait que les jours de pluie sont des jours de fraude. On expérimente cette appli sur le réseau RATP, sur deux lignes de bus, la 133 et la 69, et une ligne de tram, la 8, depuis fin 2016.
En matière de système d’informations voyageurs, quelles sont les nouveautés ?
Nous proposons une application qui s’appelle E-ZyWay, c’est du guidage indoor et outdoor personnalisé. C’est une solution qui permet au voyageur, quand il sort des transports en commun, de l’aider à franchir les derniers kilomètres qui le sépare de sa destination finale, et de trouver plus facilement un arrêt de bus, une borne de vélo en libre-service ou une station de taxi. Elle permet aussi, avec des éléments de réalité augmentée, de se repérer dans les gares, dont certaines sont particulièrement complexes, je pense à la Gare de Lyon à Paris. On est en train de l’expérimenter sur la station Auber à Paris, et on devrait la commercialiser d’ici à la fin de l’année.
Et sur Bordeaux ?
Sur Bordeaux aussi c’est envisagé. Bordeaux Métropole a décidé de répondre au troisième volet d’investissement et d’avenir que le gouvernement a lancé récemment, pour présenter tout un tas d’innovation en provenance des entreprises et des industriels de la métropole. Et nous avons proposé deux innovations, dont E-ZyWay, que l’on voudrait expérimenter à la gare Saint-Jean, qui offre une configuration de gare monumentale.
Quelle est l’autre innovation que vous avez proposée à Bordeaux Métropole ?
Il s’agit d’une application qui doit répondre à une autre problématique des autorités organisatrices, qui est de garantir le report modal de la voiture particulière vers des modes de transport plus vertueux. Nous avons proposé à Bordeaux Métropole d’expérimenter sur son territoire une application de recherche d’itinéraire couplée à des techniques de marketing individualisée. En clair, on offre aux automobilistes la possibilité de gagner des produits s’ils acceptent d’utiliser les transports en commun. On veut savoir qu’est-ce qui inciterait à abandonner sa voiture. Rien n’est signé mais ça avance bien pour qu’on expérimente cela ici en novembre. Cela pourrait se faire avec des entreprises qui ont signé un Plan de déplacement d’entreprises, et qui feraient un appel au volontariat auprès de leurs salariés.