VIDÉO. Ça y est, le rugby subaquatique s'implante en France
RUGBY SUBAQUATIQUE Et c'est à Bordeaux qu'il est arrivé en premier...
- Le sport est mixte et se pratique avec un masque, des palmes et un tuba
- Si Bordeaux est le premier club français, deux autres ont récemment vu le jour à Nice et Albi
Baptiste Serin est-il bon nageur ? Et Camille Lacourt à l’aise avec un ballon ovale entre les mains ? C’est le genre de questions qu’on se pose lorsqu’on entend pour la première fois parler de rugby subaquatique.
Pourtant, « c’est encore un autre sport » selon Anaïs de Chaumont, présidente de l’AFRS, le club de Bordeaux, et – accessoirement- première à avoir importé la discipline dans l’Hexagone : « Il y a 3 ans, le rugby subaquatique n’existait pas en France. C’est au cours d’un voyage en Allemagne en 2012-2013 que j’ai découvert ce sport et je l’ai ramené ici ».
Bordeaux précurseur
Elle n’aura pas perdu de temps : après avoir officiellement créé le club en 2014 puis passé un an à faire de l’administratif, les premiers entraînements commencent en 2015. « Depuis, ça a toujours marché et on va attaquer notre troisième saison complète en septembre ».
Actuellement, ils sont entre 20 et 25 membres. « C’est mixte, même en compétition », précise la pionnière. Jusqu’à présent, il n’était d’ailleurs pas toujours facile de trouver une équipe à affronter, et pour cause : celle de Bordeaux était la seule de France. Mais ce monopole fait désormais partie du passé, pour la plus grande joie d’Anaïs de Chaumont : « Depuis deux mois, il y a des clubs à Nice et à Albi. On essaie aussi d’en créer à Toulouse et à Paris ».
A terme, l’idée serait de créer un championnat français. « Dès l’année prochaine on fera se rencontrer nos équipes. Il devrait y avoir des matchs en novembre et en mars, probablement à Albi : c’est le plus central par rapport à Bordeaux et Nice ».
Des championnats internationaux
A l’étranger en revanche, le sport a déjà de nombreux adeptes. D’ailleurs, cela fait un bout de temps qu’il existe en Europe comme l’explique Anaïs de Chaumont : « Ça vient d’Allemagne. Ça s’est exporté vers l’est dans les années 80. Puis, dans les années 2000 c’est sorti de l’Europe pour arriver en Colombie ou en Australie notamment ». Le rugby subaquatique est ensuite revenu à la case Europe via des Colombiens qui l’ont importé en Espagne.
« Aujourd’hui, on est dans la ligue des Tri-Nations… qui aurait dû changer de nom depuis. Au départ, elle regroupait les Espagnols, les Italiens et les Suisses… On l’a récemment intégrée avec les Grecs ».
Cette année, l’équipe était « trop jeune » pour participer aux championnats d’Europe qui auront lieu à Helsinki à la fin du mois. « Notre objectif c’est les Mondiaux de 2019. D’ici là, on aimerait trouver des clubs d’apnée, de water-polo ou autres sports qui aimeraient intégrer le rugby subaquatique à leurs projets », lance Anaïs de Chaumont.
La responsable a également bon espoir que les adhésions soient de plus en plus nombreuses : « Il n’y a pas de profil type, tout le monde peut y jouer car les rapports de force sont moins inégaux dans l’eau : on peut plus facilement trouver sa place en étant rapide, tandis qu’une personne avec beaucoup de masse musculaire aura besoin de respirer plus souvent ».
Et les règles au fait ?
Car (on a presque oublié de vous le dire) le rugby subaquatique se pratique exclusivement en apnée avec des respirations à la surface « toutes les 15 à 20 secondes ». Les participants portent tous palmes, masque et tuba.
Aussi, afin de laisser souffler les uns et les autres, douze joueurs se relaient dans l’eau sans limite de changement : « Il y a deux attaquants, deux défenseurs, deux gardiens. Quand l’un défend la cage, l’autre peut remonter à la surface ». Grosse nuance par rapport au rugby classique : les passes en avant sont possibles.
Les compétitions officielles se déroulent en deux temps de jeu de quinze minutes chacun et sont supervisées par trois arbitres. « Un reste à la surface et deux autres sont dans l’eau. Eux ont des bouteilles qui leur permettent de tenir 30 minutes au fond du bassin pour suivre ». Tout a été prévu pour un sport qui pourrait prendre de plus en plus d’importance dans les années à venir.