Bordeaux: Pourquoi les poubelles de la métropole vont être équipées de puces électroniques?

PROPRETE Une expérimentation sur la tarification incitative, qui fait payer à l'usager sa taxe d'ordure ménagère en fonction de sa production de déchets, va être menée pendant trois ans auprès de 8.000 foyers...

Elsa Provenzano
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D'ici fin janvier 2017, 55.000 foyers de la Métropole Bordelaise auront leurs bacs de collectes équipés de puces électroniques. Photo : Sebastien Ortola
D'ici fin janvier 2017, 55.000 foyers de la Métropole Bordelaise auront leurs bacs de collectes équipés de puces électroniques. Photo : Sebastien Ortola — SEBASTIEN ORTOLA

Chaque année, un habitant de la Métropole bordelaise produit plus de 360 kilos d’ordures ménagères. Des puces électroniques indiquant l’adresse des logements sont installées actuellement sur certaines des poubelles de l’agglomération en vue de responsabiliser les familles. L’opération a commencé au mois de septembre et se terminera d’ici la fin du mois de janvier 2017.

Ce nouvel équipement concerne 55.000 foyers qui vivent à Bordeaux et sur certaines des communes de la métropole (Eysines, le Haillan, le Taillan, Mérignac etc.). Les puces reviennent à un investissement de six euros par bac pour la Métropole.

Taxés en fonction de leur production

Elles permettront d’assurer une meilleure maintenance et d’optimiser les tournées de ramassages, mais elles préparent surtout la mise en place d’une tarification incitative, c’est-à-dire la facturation des foyers en fonction de leur production de déchets. L’objectif est de les amener à mieux trier et à réduire leurs quantités de détritus, sur le principe de « l’utilisateur-payeur ». Une mesure qui répond à un engagement du plan-déchets de la Métropole qui ambitionne une réduction de 10 % des déchets ménagers et assimilés produits d’ici 2020.

Une première expérimentation de cette tarification incitative va être menée à partir du mois prochain sur 8.000 foyers, installés à Saint-Aubin, Martignac, Arlac-Mérignac et les quartiers situés entre la barrière du Médoc et le Grand Parc à Bordeaux. « Les secteurs ont été choisis car ils sont représentatifs de la Métropole. L’expérimentation va durer trois ans », explique Dominique Alcala, vice président de la Métropole en charge de la collecte, du tri et du traitement des déchets. « Rejeter moins de déchets cela va évidemment dans le bon sens, et cela peut par exemple inciter au compostage », commente Pierre Hurmic, élu EELV à la Métropole.

Si certaines communautés de communes ont fait le choix de peser les déchets collectés pour déterminer la facture du foyer, la Métropole ne se dirige pas vers cette méthode. « Ce qui sera retenu, ce sera le nombre de passages par an », précise l’élu. C’est-à-dire que les habitants auront intérêt à présenter à la collecte leurs bacs le moins souvent possible et seulement lorsqu’ils sont pleins. L’objectif de l’expérimentation est très modeste avec une baisse de 1 % par an du volume des déchets. « Cela parait peu mais c’est déjà ça », commente Dominique Alcala. A l’issue des trois ans, il y aura une facturation à blanc qui permettra aux foyers de comparer les tarifs avant et pendant l’expérimentation.

Quel type de facturation ?

La taxe d’enlèvement des ordures ménagères est aujourd’hui basée sur la valeur locative du logement. Une personne qui vit seule dans une grande maison paye plus qu’une famille qui vit dans un petit logement alors même qu’elle produit davantage de déchets. La Métropole n’a pas encore décidé du mode de facturation qu’elle va adopter mais elle aurait une préférence à l’heure actuelle pour une taxation incitative qui comprend une base fixe relative à la valeur locative du logement mais aussi une base variable en fonction de la production de déchets.

Au terme des trois ans d’expérimentation, il s’agira de mesurer l’évolution de la quantité de déchets produits mais aussi de voir si le budget de la collecte trouve son équilibre. « Les premiers résultats fiables et concrets ne seront pas disponibles avant fin 2019 », précise l’élu. A terme, l’ambition de la métropole est bien d’équiper tous les bacs de collecte et de facturer les foyers en fonction de leur production de déchets, pour diminuer leur volume à la source.