Agen: Une marche pour Marion Wagon, 20 ans après sa disparition

ENQUETE Alors que l'enquête reste ouverte, une marche aura lieu ce lundi à Agen, 20 ans après la disparition de la petite Marion, alors âgée de 10 ans...

M.B. avec AFP
Portrait de Marion Wagon, disparue le 14 novembre 1996 à l'âge de dix ans
Portrait de Marion Wagon, disparue le 14 novembre 1996 à l'âge de dix ans — ARCHIVES / AFP

Une marche silencieuse aura lieu ce lundi à Agen, . Il y a vingt ans, le 14 novembre 1996, cette fillette de dix ans disparaissait à la sortie de son école, l'établissement Sembel.

Vingt ans après, le dossier est toujours ouvert. « Et nous n'avons pas perdu espoir de savoir, un jour, ce qui lui est arrivé » assure Annie Gourgue, présidente . La justice continue en effet ses investigations sur une disparition qui avait suscité de vastes campagnes d'appels à témoins et ému la France entière, jusqu'à l'Elysée.


Des milliers de témoignages

Vers midi, la fillette blonde aux yeux bleus, situé à seulement 400 mètres. Après avoir envisagé une « fugue » les enquêteurs mènent d'intenses recherches, allant jusqu'à vider le Canal du Midi sur 14 km. Un chien policier perd la trace de Marion à 50 mètres de chez elle, laissant supposer qu'elle était montée dans un véhicule...

Après des milliers de témoignages et des investigations poussées jusqu'en Nouvelle-Calédonie, Espagne, Pologne et Martinique, aucune piste sérieuse n'a pu être retenue, malgré la diffusion en 1998 d'un portrait scientifiquement vieilli de la fillette.

« Toutes les pistes continuent d'être exploitées »

« Toutes les pistes, même les plus ténues, continuent d'être exploitées sans relâche », assure le Procureur de la République à Agen, Manuella Garnier, dans un communiqué. A la Section de recherches de la gendarmerie, la cellule « Marion » reste activée, avec trois enquêteurs affectés au dossier, contre une quarantaine au plus fort de l'enquête.

Et « il ne se passe pas un trimestre sans que des actes d'enquête ne soient ordonnés », insiste la magistrate. Elle souligne que « chaque acte d'instruction interrompt la prescription de l'action publique pour une nouvelle durée de dix ans. »

« Avec Alerte-Enlèvement, Internet et les réseaux sociaux, nous aurions su ce qui s'est passé »

Annie Gourgue rappelle qu'à l'époque, « nous avions écrit aux 36.000 maires des communes françaises » et bénéficié d'« une très grosse couverture médiatique. » Grâce à Jacques Pradel et à son émission « Perdu de vue » sur TF1, l'association avait pu contacter les industriels du lait qui avaient affiché la photo de Marion « sur 10 millions de packs », une campagne inspirée des pratiques américaines.

« On avait rencontré, avec les parents de Marion, Alain Juppé (alors Premier ministre) et Jacques Chirac » (le président de l'époque). Une mobilisation qui n'a donné aucun résultat concret mais ne fut pas pour autant inutile car « beaucoup de choses ont changé depuis la disparition de Marion », souligne-t-elle. Maintenant, « on prend beaucoup plus au sérieux les disparitions d'enfants » et on ne se contente plus de parler d'une simple fugue... »

Aujourd'hui, Annie Gourgue a la conviction que « s'il y a 20 ans, nous avions eu Alerte-enlèvement, internet et les réseaux sociaux, nous aurions su ce qui s'est passé pour Marion. »